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6 Fév 2014 | International
 

La décision d’appliquer une loi- votée en 2008 – sur l’interdiction du narguilé dans les restaurants et cafés a déclenché un tollé en Jordanie où l’usage de la pipe à eau est solidement ancré dans les traditions.

Chicha JordanieFumeurs et gérants de cafés fulminent contre la décision du gouvernement de révoquer, d’ici la fin de l’année, leur licence aux quelque 5.000 établissements qui proposent la chicha à leurs clients. Ce qui remettrait en cause un style de vie mais aussi une industrie qui pèse environ 1,1 million d’euros et emploie 12.000 personnes.

« Des milliers de personnes vont perdre leur emploi », avertit le patron d’un café très fréquenté du centre d’Amman, où près de 2.000 clients s’attablent quotidiennement, dont la moitié pour fumer. Le ministre du Tourisme a d’ailleurs appelé à « appliquer l’interdiction graduellement, en prenant en considération les enjeux commerciaux ».

Mais le ministre de la Santé Ali Hiasat est déterminé à débarrasser les lieux publics de Jordanie du narguilé, d’ici la fin de l’année. Même si ce n’est pas une priorité, actuellement, pour la Jordanie, comme en témoigne la réaction d’une femme non-fumeuse : « l’interdiction du narguilé est le cadet de nos soucis. Nous avons besoin de trottoirs, de routes correctes, de parcs et bien d’autres choses ».

Les autorités avaient commencé à faire appliquer la loi contre le tabac en 2010, mais elle est restée largement ignorée, y compris dans des locaux du gouvernement et des espaces publics tels qu’hôpitaux et écoles. La loi prévoit jusqu’à un mois de prison ou une amende de 16 à 26 euros. Une peine qui peut être alourdie à 6 mois de prison et un peu plus de 1 000 euros d’amende en cas d’infraction dans un jardin d’enfants par exemple.