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3 Mar 2017 | Profession
 

Le candidat à l’élection présidentielle dévoile depuis quarante-huit heures les points de son programme. Ce matin, sur RTL, face à Michel Cymès et Yves Calvi, Emmanuel Macron s’est exprimé sur le sujet tabac, « priorité de santé publique ». En rappelant qu’en tant que ministre de l’Économie et du Numérique, il n’avait jamais eu de débats « Bercy / Santé » à assurer … 

•• « Le vrai combat, il est national et il est au niveau européen. Le vrai sujet, c’est aussi tout le tabac qui est en contrebande et notamment dans toutes les zones frontalières. On a des pays qui continuent, sur ce sujet comme pour d’autres, à ne pas coopérer. Quand je regarde la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne où l’on continue à avoir du tabac à très bas coût et qui vient aussi fragiliser les vendeurs.

•• « Je suis favorable au maintien de toutes les politiques qui ont été prises. Je ne suis pas pour revenir en arrière, comme c’est demandé par certains, sur des mesures comme le paquet neutre et autres. C’est fait et il faut aller jusqu’au bout. Je suis pour continuer l’augmentation des prix. Et surtout pour une vraie politique de prévention.

•• « Le chiffre de 10 euros (le paquet / ndlr) que vous m’avez donné est une frontière symbolique qui me va tout à fait. C’est un objectif et ça doit être un objectif européen. Mais on ne peut pas expliquer à des buralistes et à des consommateurs qui sont à Lille ou à Strasbourg qu’on peut, à dix minutes en voiture, avoir un paquet à moitié prix de l’autre côté de la frontière. C’est prendre les gens pour des imbéciles. Il faut continuer à augmenter le prix avec une coordination européenne sur ce sujet de santé publique qui est fondamental.

•• « Il faut avoir une vraie politique de transition pour les buralistes. C’est toujours pareil en France, on oppose les uns aux autres. On ne peut pas dire : on va massacrer les buralistes parce que ça nous fait plaisir ». Il faut diversifier leurs activités comme on l’a fait sur la monétique. Il faut qu’ils aillent vers d’autres services à la population et les conduire vers des politiques de prévention. J’ai beaucoup de respect pour cette profession. Simplement je n’aurai pas le respect que j’ai pour cette profession contre nos objectifs de santé publique.

•• « Je crois à une politique très volontariste en matière de prévention, en particulier à l’école. Tout se construit au lycée et au collège. Il y a une belle comparaison à faire. L’Australie avait à peu près le même taux de tabagisme que pour les jeunes : 20 %. Elle l’a ramené à 6 % en cinq ans, grâce à une politique de prévention extrême dans les écoles (…). Donc, il faut afficher cette prévention dans les objectifs, le valoriser dans les collèges et les lycées. Et d’organiser, par exemple, dans toutes les études médicales et paramédicales un trimestre de prévention au cours duquel les étudiants iront faire de la sensibilisation sur ce sujet. Si on n’agit pas au plus jeune âge, on perd énormément en efficacité.

•• Anecdote. En réponse à Michel Cymès lui faisant remarquer que l’Australie avait surtout fortement augmenté le prix avec l’arrivée du paquet neutre : « Oui, mais il y a une différence qui ne vous a pas échappé. Et ils n’ont pas le problème que j’ai évoqué avec les pays frontaliers ».