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2 Juil 2015 | International
 

Fumeurs Japon Zone FumeursSelon le magazine Challenges, Japan Tobacco devrait conserver comme actionnaire principal le ministère des Finances, qui avait songé un temps céder ses 33% à des investisseurs afin d’abonder au financement de la reconstruction de la région du Tohoku après Fukushima (voir Lmdt des 25 et 27 février 2013). 

Le magazine en profite pour dresser un état des lieux du secteur du tabac dans l’archipel où il est toujours un sujet économique et politique important.

L’État japonais a pris le contrôle de la filière il y a un siècle, lors de sa modernisation rapide sous l’ère Meiji, « reconnaissant au tabac la vertu de l’un de ces produits générateurs d’énormes et faciles rentrées fiscales ». Aujourd’hui, le Japon est le cinquième marché en volume et compte 11 000 producteurs de tabac dont l’intégralité de la récolte est achetée par Japan Tobacco à un prix garanti  par le gouvernement (au dessus du cours du marché mondial). La privatisation risque, donc, de fragiliser leur statut.

Si la pression sur le tabagisme existe, elle est « accommodante », selon  le reportage. La taxation sur les paquets de cigarettes augmente progressivement mais sans atteindre les cimes occidentales: l’une des marques les plus populaires du pays coûte 430 yens (3,15 euros). Les fumeurs peuvent se fournir dans les centaines de milliers de distributeurs automatiques et les dizaines d’épiceries de proximité dites « konbini », ouvertes 24h/24 partout sur le territoire. Le tabac représente un quart du chiffre d’affaires des konbini. Le logo vert pâle de Japan Tobacco s’affiche dans les médias, les compétitions sportives, les concerts de rock et les tournois de golf de l’Archipel. On peut se rendre au musée du sel et du tabac, dans le quartier jeune de Shibuya, y visiter des expositions sur « écrivains et cigarettes » et autres thèmes.

En même temps,  les Japonais suivent le mouvement mondial de « dénormalisation » du tabac. Les autorités locales, dans les zones les plus huppées des métropoles japonaises, choisissent les unes après les autres d’interdire la consommation de tabac dans les lieux publics. Le gouverneur de Tokyo a indiqué qu’il souhaitait imposer l’interdiction de fumer dans les restaurants d’ici les Jeux Olympiques de 2020. Sa mairie a mis en place depuis des années des brigades anti-fumeurs. Surtout contre la saleté, cependant : ils ramassent les mégots et blâment ceux qui fument dans les lieux non autorisés.