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1 Août 2016 | Profession
 

Buraliste manif Epinal MonopUne trentaine de buralistes ont manifesté, ce lundi 1er août, à Épinal (Vosges) contre la récente ouverture, dans la gare de cette ville, d’une supérette du groupe Monoprix qui vend aussi du tabac, une situation qu’ils dénoncent comme une « concurrence déloyale » de la part de la grande distribution, reprend une dépêche AFP (voir Lmdt de ce jour 1 et 2).

« Après la hausse des prix et l’arrivée du paquet neutre », l’ouverture de ce point de vente sous l’enseigne « Monop’ Station » est « un coup de canif supplémentaire à la profession », s’est inquiétée la représentante de la Chambre syndicale des buralistes des Vosges, Catherine Marcel (voir Lmdt de ce jour).

Ce magasin a succédé le 22 juillet en gare d’Épinal au Relay, distributeur de presse et de livres, qui vendait déjà du tabac. Le nouveau magasin propose des produits alimentaires et d’hygiène, ainsi que des cigarettes (voir Lmdt des 5 juin et 25 juillet).

« Cette intrusion d’une enseigne de la grande distribution dans la vente du tabac » constitue une « brèche » dans le monopole des buralistes, ont estimé les manifestants, venus des Vosges et du Bas-Rhin voisins (voir Lmdt de ce jour et 31 juillet).

« D’un côté, on cherche à faire diminuer la consommation de tabac, et de l’autre, on libéralise sa vente », a dénoncé Mme Marcel, observant que les buralistes n’avaient pas été avisés de cette initiative.

L’an dernier, un millier de bureaux de tabac dans toute la France ont dû mettre la clef sous la porte, et 27% du tabac consommé dans le pays vient de la vente clandestine de paquets de cigarettes en provenance du Luxembourg, selon la représentante des buralistes.

Contactée par l’AFP, un porte-parole du groupe Monoprix a souligné qu’il n’était pas question de « faire entrer le tabac dans la grande distribution », et que le groupe n’avait « en aucun cas créé un nouveau point de vente de tabac ».

« Conformément à la procédure, nous avons demandé à la préfecture et aux douanes de nous accorder l’agrément nous autorisant à vendre du tabac comme le faisait la boutique Relay, et il nous a été accordé », a expliqué ce porte-parole, Marion Denonfoux. « A chaque nouvelle demande d’agrément, la préfecture en avise la Confédération des buralistes », a-t-elle ajouté.

Selon Monoprix, la Préfecture a estimé qu’il n’y avait pas de buralistes à proximité de la gare et qu’il s’agissait donc « d’un service rendu à la population ».

Créé en décembre 2011, le réseau Monop’station compte désormais 14 boutiques dans les gares de France. Celle de Meaux (Seine-et-Marne) a été la première à vendre du tabac en 2012. Mais toutes ne vendent pas aujourd’hui des cigarettes, toujours selon l’AFP.