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26 Mar 2013 | Pression normative
 

Ce mardi 26 mars, le sénateur socialiste Yannick Vaugrenard (Loire-Atlantique) souhaite interpeller, en séance plénière, la ministre de la Santé sur une extension de l’interdiction de fumer dans les voitures en présence d’enfants. Selon le quotidien La Croix, cette initiative n’est pas isolée et s’organise une volonté d’aller plus loin que la loi sur l’interdiction de fumer dans les lieux publics clos de 2007, de la part les anti-tabac et de plus en plus d’élus locaux. 

« On voit encore trop de parents qui exposent leurs enfants au tabagisme passif dans leur voiture. On peut certes miser sur leur responsabilisation. Mais pour protéger les enfants, il me semble nécessaire d’user d’une pédagogie un peu forte », argumente le sénateur, soutenu par l’ancien député UMP Yves Bur (photo) : « Certains nous diront que la voiture est un lieu privé. Mais on oblige bien les conducteurs à y mettre leur ceinture ou à ne pas boire ».

Pour le quotidien, c’est un véritable débat sur la place publique qui est en train de s’ouvrir. Les signes annonciateurs : les préconisations d’interdiction dans les enceintes sportives du rapport parlementaire sur l’évaluation de la lutte contre le tabagisme (voir Lemondedutabac du 27 février) ou le développement du label « Espace sans tabac » développé par la Ligue contre le Cancer (voir notre dernière information du 16 mars)

L’objectif des associations serait que les villes françaises s’alignent sur l’exemple de New York, qui, en février 2011, a banni la cigarette des 1 700 parcs de la ville (ces dernières taisant les accrocs dans la mise en œuvre du dispositif, voir Lemondedutabac du 14 février). Mais comme le souligne La Croix, en France, seules deux communes ont franchi le pas dans des aires de jeux pour enfants : Auxerre et Cornimont (voir Lemondedutabac des 5 juin et 23 septembre 2012). Et ce week-end, la ville de Strasbourg a mené une opération de sensibilisation de 48 heures (voir Lemondedutabac du 24 mars).  A Paris, le sujet serait aussi à l’étude : « Rien n’est arrêté, mais nous réfléchissons effectivement à des espaces sans tabac dans les parcs et les jardins. Il nous semble que, dans un premier temps, cette mesure pourrait être intéressante dans les espaces réservés aux enfants », indique le cabinet de Jean-Marie Le Guen, adjoint en charge de la santé à la mairie de Paris.

Pour les défenseurs de la santé publique interviewés, ces interdictions à la plage ou aux parcs visent à lutter contre la pollution des mégots dans le sable ou à faire « œuvre d’exemplarité » vis-à-vis des enfants. Et surtout de « dénormaliser » l’image du tabac.

L’obstacle ? Conscients que ces mesures pourraient être jugées excessives par certains de leurs administrés, les maires avancent avec prudence. Et manquent de moyens de contrôle : à Nice, l’an passé, il n’y a eu que six verbalisations.