« Alors que les braquages se multiplient dans les Alpes, le cri d’alarme des buralistes » : avec ce gros titre en « une » La Provence de ce jour rebondit sur les deux vols à main armée perpétrés en trois mois dans un débit de tabac de Manosque (voir Lmdt des 7 juin et 20 février). Avec une demande de renforcement des mesures de sécurité qui s’ajoute à celle des buralistes de Midi-Pyrénées (voir Lmdt du 10 juin).
Trois braqueurs les tenant en respect ce dimanche matin et emportant un butin important. Un scénario similaire, trois mois plus tôt, sous la menace d’un fusil de chasse quelques jours après un premier cambriolage nocturne. Les buralistes demandent l’installation rapide de caméras de vidéo-surveillance à l’extérieur de l’établissement. Seulement, « l’installation d’une caméra sur la voie publique peut durer trois, quatre mois ! Car le dossier passe en préfecture » rappelle Laurent Spinosa, président de la chambre syndicale des buralistes des Alpes-de-Haute-Provence.
Le maire de Manosque, Bernard Jeanmet-Péralta, les a assuré de son soutien, dès le lendemain du forfait : « cela pose des questions de fond sur la vente de cigarettes, sur la fiscalité et les trafics que cela génère … Le fait que l’on cible ce même lieu montre bien que ce ne sont pas des amateurs » a-t-il déclaré avant d’annoncer des mesures de renfort de patrouilles de police dans la zone et une aide pour accélérer la procédure d’installation d’une caméra.
Mais cela ne changera rien au fait que « tous les jours en France, un débitant se fait braquer ou cambrioler. Il y a même aujourd’hui des malfaiteurs qui viennent directement au domicile des buralistes pour les séquestrer puis vider leur commerce en menaçant le conjoint » commente Laurent Spinosa. « Aujourd’hui, 25 % de la consommation de cigarette provient du marché parallèle. Il faut donc prendre des mesures efficaces et donner des moyens de lutter contre ce marché », et d’ajouter, « Valls nous l’avait promis » …