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18 Nov 2016 | Profession
 

Braquage exerciceUn faux braquage a été mis en scène, par le commissariat d’Albi, dans un tabac-presse de la ville dans la soirée du mardi 15 novembre. Objectif : comment réagir en cas d’attaque à main armée et améliorer son système de sécurité ? Une douzaine de buralistes étaient invités, par la chambre syndicale du Tarn, à assister à cet exercice et à débriefer ensuite avec les fonctionnaires de police.

 19h45 : tous les débitants de tabac sont en postes de témoins dans ce tabac-presse du quartier de la Maladrerie …

 19h50 : le commandant Becel compose le 17 pour signaler le début de l’exercice. Une minute se passe, avant l’entrée du braqueur « fictif » …

 19h53 : tout est fini. Jean-Michel Quintin, président de la chambre syndicale des buralistes simule un appel d’alerte : « Il vient d’y avoir un braquage au bureau de tabac de la Maladrerie. Il n’y a pas de blessé mais venez vite. On vous attend ! ».

•• Débriefing :

 « Combien de temps a duré le braquage ? » : de 1 à 4 minutes, selon les témoins.

 « Comment était habillé le braqueur ? » : Heu … Silence. « Je n’ai regardé que le canon », s’excuse l’employée que le braqueur a bousculée car elle ne se mettait pas assez vite à genoux. « Et moi, j’étais focalisée sur sa voix » soupire la gérante.

 Deux buralistes ont eu le « bon réflexe » en suivant le faux braqueur dans sa fuite. Sauf que l’un a voulu le saisir par le bras, en vain. L’autre a vu que le malfaiteur avait perdu son bonnet et était monté dans une Scenic blanche.

 « Un gars qui vient de commettre un braquage, il a l’adrénaline à fond. Il est complètement fumé du cerveau. On ne cherche pas à l’arrêter. Le croque en jambes, laissez tomber » conseille le commandant Becel, « je préfère le numéro d’immatriculation de sa voiture. Et le bonnet que vous avez ramassé, la prochaine fois, n’y touchez pas. Ce bonnet, on l’a peut-être vu ailleurs. Et puis dedans, avec les cheveux, on va récupérer de l’ADN. Donc, le bonnet, on ne touche pas. On laisse, on fige la scène de crime, on baisse le rideau, et on attend la police ».

 Sur les difficultés d’identification, il se fait rassurant : « Il criait très fort. Donc, il est très grand, c’est   normal ». Sur ce, il donne des astuces pour évaluer une taille.

•• En marge de l’opération, le commandant Becel a fourni quelques conseils complémentaires dans La Dépêche du Midi du lendemain :

 « Aider à déceler les failles, y compris quand le buraliste se croit en sûreté. Par exemple, la vidéo peut être un dispositif dissuasif et répressif … sauf si un panneau publicitaire bouche l’angle de vision. Par ailleurs, à quoi ça sert d’avoir une vidéo si l’accès au coffre est open ? 

 « Avec le stress, on perd 80 à 90% de ses capacités intellectuelles et physiques. Déjà, vous vous mettez en apnée et vos souvenirs sont perturbés. Si vous avez une bonne vidéo mais qu’elle n’enregistre pas le son, inutile de vous concentrer sur la tenue vestimentaire de l’agresseur. Pensez plutôt à la voix, l’accent …

« Il ne faut jamais riposter. Ce qui compte avant toute chose, c’est de préserver son intégrité personnelle et celle des autres personnes présentes dans le magasin. On ne sait pas dans quel état mental se trouve le braqueur. A-t-il pris des psychotropes ou pas ? Il vaut mieux s’attendre au pire et considérer qu’il a une vraie arme ».