Le Figaro.fr est revenu, ce week-end, sur cette énormité du Parisien / Aujourd’hui en France de jeudi dernier, titrant en gros sur une hausse de 7 % de la consommation du tabac (voir Lmdt des 9 et 10 juillet) alors que ce chiffre ne correspondait qu’à la différence de livraisons tabac aux buralistes entre mars 2014 et mars 2015 (avec un jour de plus de livraison en plus dans ce dernier cas).
En fait, Le Figaro s’est tourné vers le maximum de protagonistes qui, tous, démontent le chiffre-choc de 7 % agité par Le Parisien :
• Logista : « les ventes de tabac ont augmenté de 1% au premier semestre 2015 par rapport à la même période de l’année dernière et de 0,3 % pour les seules cigarettes, selon les derniers chiffres de Logista France » (voir Lmdt du 4 juillet).
• L’Observatoire français des Drogues et Toxicomanies (OFDT), dont Le Parisien a tronqué les statistiques : « l’OFDT a publié par la suite un communiqué rappelant que ses chiffres sont ceux des ventes des grossistes auprès des buralistes et non de la consommation finale. Il souligne également que le mois de mars 2015 comporte un jour ouvré de plus que celui de mars 2014, et que cette différence explique plus de la moitié de la progression des ventes globales de tabac au cours de ce mois. Par ailleurs, la hausse de 7 % du mois de mars succède à une baisse de 2,8 % en cumul pour janvier et février » (voir Lmdt du 9 juillet).
• Seita : « du côté des fabricants, on souligne ne jamais commenter au mois le mois les variations car elles ne peuvent être significatives et ne correspondent pas à la consommation réelle qui, elle, ne varie pas autant (…) explique Eric Sensi-Minautier, directeur des relations institutionnelles de la Seita ».
• La Confédération : « la Confédération des buralistes a contesté de son côté une hausse des ventes de cigarettes, soulignant qu’au contraire les derniers chiffres montrent une baisse du marché officiel du tabac sur les 12 derniers mois ( à fin juin 2015 ) de 1,8 % en volume et de 0,1 % en valeur, comparés aux 12 derniers mois précédents » (voir Lmdt du 9 juillet).
On pourrait ajouter à ces répliques, le commentaire cinglant de l’essayiste Christian Combaz : « Une campagne permanente d’intimidation au nom de la santé publique », à consulter sur le site « Nous sommes 13 millions de fumeurs adultes et responsables » (lien).
Il n’empêche que le « 7 % de consommation du tabac en plus » s’est répandu comme un feu de paille auprès d’une opinion publique désorientée. Au profit des partisans de nouvelles augmentations. Comme la députée Michèle Delaunay (voir Lmdt du 9 juillet).