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8 Nov 2018 | Trafic
 

Des parents venus d’Algérie sont arrivés, ce mardi 6 novembre, à la morgue d’Andorre-la-Vieille pour reconnaître le corps du passeur de cigarettes de contrebande, abandonné quasiment mort dans la neige, il y a près de deux semaines (voir Lmdt des 4 et 2 novembre).

Si, pour l’heure, l’identité du mort n’a pas encore été communiquée par les enquêteurs et la justice andorranes, La Dépêche du Midi de ce 7 novembre détaille les circonstances du drame.

•• Poste frontière de Porta, à moins de 3 kilomètres du Pas-de-la-Case … Il est environ 23 heures, ce dimanche soir du 28 octobre, lorsque les douaniers français sont alertés sur la présence d’une personne en détresse en contrebas, environ 200 mètres en amont, sur la rive française de l’Ariège. Immédiatement, ils se précipitent pour porter secours et devinent bien qu’il s’agit d’un contrebandier en difficulté. Il fait nuit noire, la tourmente est glaciale et les individus qui viennent de les prévenir, complices passeurs, se sont déjà évaporés quand ils découvrent le garçon.

« En hypothermie, il n’était déjà plus conscient. Le bas de son pantalon était gelé. Il portait trois vestes sur lui et des mauvaises chaussures aux pieds. Pour les vestes, ceux avec qui il tentait de passer ont dû lui laisser les leurs avant de s’enfuir », explique une source proche du dossier.

•• Le corps découvert, les douaniers appellent alors les secours andorrans. Protocole logique : accord de coopération transfrontalier, leurs pompiers sont les plus proches et les mieux équipés.

Conjointement, un hélicoptère décolle de la Principauté. La météo est tellement dégradée qu’il doit faire deux tentatives d’atterrissage avant d’évacuer le jeune homme. Il était déjà trop tard.

•• « Ce trafic, c’est une exploitation de la misère », résume le procureur de Perpignan, Jean-Jacques Fagni. Ce mardi, il a fait une demande d’entraide judiciaire aux autorités andorranes pour recueillir officiellement l’identité du mort et les éléments de l’autopsie ayant confirmé le décès par hypothermie.

« J’ai saisi les services de gendarmerie de la compagnie de Prades et ouvert une information judiciaire pour homicide involontaire par manquement à l’obligation de sécurité et de prudence et pour faits de contrebande », poursuit le procureur.

Il souligne, en substance, que faire passer quelqu’un d’aussi mal équipé dans des conditions pareilles est criminel, une « mise en danger de la vie d’autrui ».