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1 Août 2020 | Associations, International
 

Les cigarettiers réinvestissent la Formule 1 malgré plusieurs interdictions en vigueur, avec des dépenses publicitaires en hausse qui ont atteint le chiffre « inquiétant » de 85 millions d’euros l’an passé, selon un rapport publié ce 29 juillet et relayé par l’AFP.

Selon cette étude – co-écrite par le magazine spécialisé Formula Money et l’ONG anti-tabac « Stop » – les dépenses de Philip Morris International et British American Tobacco en faveur des écuries de F1 Ferrari et McLaren devraient atteindre 98 millions d’euros en 2020 (voir 15 et 18 février 2019).

•• L’an passé, PMI et BAT ont lancé un partenariat entre leurs filiales de recherche scientifique et Ferrari ainsi que McLaren (voir 31 mars et 15 avril 2019),  plus d’une décennie après la convention de l’OMS interdisant la publicité pour le tabac.

S’ils ne mettent plus en avant leurs traditionnelles cigarettes, ils promeuvent désormais de nouveaux produits « sans fumée » souligne le rapport.

•• « Faire de la publicité pour ces produits attire de nouveaux fumeurs, spécialement les jeunes, ce qui cause un préjudice aux générations futures », déclare dans un communiqué le docteur Rüdiger Krech, médecin travaillant à l’Organisation mondiale de la Santé  (OMS), « nous ne devons pas revenir en arrière dans la lutte contre le tabac ».

•• Le rapport estime que l’exposition médiatique des courses de F1 en 2019 a pu rapporter « au moins 150 millions de dollars » à «Mission Winnow» (PMI) et 27,6 millions pour les marques de BAT.

« La F1 est un sport mondial qui attire plus de 500 millions de fans, la plupart des hommes et des jeunes, des catégories prisées. Les cigarettiers ont un vrai retour sur investissement », estime Caroline Reid de Formula Money. « La FIA assure vouloir promouvoir une contribution positive envers la société. C’est impossible tant qu’elle est liée à une industrie qui cause tant de mal », ajoute Mary Assunta, membre de « Stop », dans un communiqué.

•• Contactée par l’AFP, la FIA a répondu dans un mail qu’elle « restait fermement opposée à la publicité en faveur du tabac et continue à se tenir à ses recommandations de 2003 ».

« Nous ne sommes toutefois pas dans une position où nous pouvons interférer avec les accords commerciaux privés entre les écuries et leurs sponsors », a ajouté l’instance.

•• Philip Morris International a assuré que le partenariat avec Ferrari « n’est pas et ne sera pas utilisé pour faire de la publicité pour des produits à base de tabac ou contenant de la nicotine », précisant par le biais de son avocat que ses  « activités avec leurs partenaires respectent les lois en vigueur ».