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20 Nov 2020 | Profession
 

Un an après son arrivée à la Bourse de Paris, la Française des Jeux souffle cette première bougie avec un bond de plus de 70 % de son action qui témoigne d’un engouement toujours intact, rapporte une dépêche AFP (voir aussi 7 novembre).

Plus importante cotation en France depuis Natixis en 2006, les premiers pas de l’héritière de la loterie nationale ne sont pas passés inaperçus le 21 novembre 2019, en attirant un demi-million de particuliers.

•• « L’introduction en Bourse a été le couronnement d’une stratégie de transformation globale engagée cinq ans auparavant » et elle « nous a donné une occasion unique de parler à tous les Français », confirme à l’AFP Stéphane Pallez, Présidente directrice générale du groupe.

« À l’occasion de cette entrée en Bourse, nous avons observé un retour significatif des investisseurs particuliers », souligne Stéphane Boujnah, le patron d’Euronext, gestionnaire de la Bourse de Paris. « Au final, pour la FDJ, la part allouée aux particuliers s’est élevée à 45 %, contre 20 à 25 % en général », précise Camille Leca, responsable des activités de cotation pour la France à Euronext.

Au-delà de la présence massive des particuliers, « première source de fierté, notre grande satisfaction est aussi d’avoir attiré nombre de grands investisseurs institutionnels français et internationaux », ajoute Mme Pallez.

•• Un an plus tard, la FDJ a gagné ses lettres de noblesse boursière en affichant des performances parmi les meilleures de l’indice parisien SBF 120, et ce, malgré la pandémie. Le titre a clôturé à 34,43 euros mercredi soir à la Bourse de Paris, soit un bond de 73 % par rapport aux 19,90 euros de sa mise sur le marché.

« C’est vraiment une belle histoire qui a permis de réconcilier les Français avec l’épargne un peu risquée, car les performances sont dignes des valeurs américaines de la tech » qui crèvent le plafond à Wall Street, souligne Florence Barjou, directrice des investissements à Lyxor AM.

•• Le succès auprès des investisseurs particuliers, dont le nombre est aujourd’hui estimé à 450 000 par Mme Pallez, ne s’est en outre pas démenti.

Pour entretenir la flamme, la FDJ a créé fin septembre un club des actionnaires, qui compte déjà 13 000 membres, selon elle. « En raison des mesures sanitaires, l’activité se limite pour le moment à des formations en ligne, mais dès que ce sera possible, nous organiserons des visites ou des rencontres ».

•• « Force est de constater que le mouvement initié avec la FDJ a marqué le début d’une tendance plus profonde de retour des petites actionnaires », observe M. Boujnah. « Et beaucoup de jeunes ont ouvert pour la première fois des comptes titres dans un univers jusqu’ici dominé par les retraités ». Selon l’Autorité des Marchés financiers (AMF), « plus de 150 000 nouveaux investisseurs ont acheté des actions du SBF 120 au mois de mars 2020 ».

« Le Covid-19 a aussi joué un rôle, car lorsque les gens ont peur, ils épargnent, or sans prise de risque cette épargne actuellement ne rapporte rien », note Jean-Pierre Pinatton, membre du conseil de surveillance du courtier Oddo BHF.

Sur l’ensemble des places d’Euronext, à savoir Paris, Bruxelles, Lisbonne, Oslo, Dublin et Amsterdam, « fin octobre 2020 les particuliers représentaient 5,4 % des volumes d’échanges, contre 3,8 % en 2019 », détaille Mme Leca.

•• Dans un contexte toujours très incertain, la prudence n’a pas disparu : « nous avons clairement une échéance en mai prochain » avec les particuliers qui ont gardé 18 mois leurs titres, explique Mme Pallez, « mais ce qui s’est passé depuis un an apporte des preuves de notre solidité ».

Pour M. Pinatton, il y a également des raisons de rester positif, car « ceux qui n’ont pas besoin d’argent ne toucheront pas à leurs actions et ceux qui en ont besoin vendent généralement les titres qui les ont déçus, ce qui n’est pas du tout le cas de la FDJ ».