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19 Juin 2018 | Profession
 

L’ancien secrétaire d’État Christian Eckert a souligné, ce lundi 18 juin, le risque de voir « des intérêts particuliers privilégiés face à l’intérêt général » avec le projet de privatiser la Française des jeux et Aéroport de Paris, entreprises « rentables » et « stratégiques » (voir Lmdt du 14 juin).

•• « L’intérêt général, c’est ça qu’il faut avoir en tête », a-t-il plaidé sur Europe 1, dénonçant une « velléité de libéraliser à tout prix trop importante » de la part du pouvoir actuel.

« Le risque avec la privatisation d’une société comme la FDJ, je dis bien le risque, je ne dis pas encore la volonté, c’est qu’il y ait des intérêts particuliers qui soient privilégiés par rapport à l’intérêt général », a-t-il développé, estimant qu’« on a parfois (par le passé, ndlr) assisté au placement d’un certain nombre de produits financiers à celles et ceux qui en vivent ». « Donc je reste prudent », a ajouté l’ancien secrétaire d’État au Budget de François Hollande, disant ne pas avoir encore vu le détail du texte.

•• Il s’est aussi interrogé sur les raisons et l’objectif de telles privatisations : « des entreprises stratégiques, qui marchent bien, comme ADP, comme la FDJ, qui sont bénéficiaires, je ne vois pas au nom de quoi et dans quel objectif on pourrait les céder à des intérêts privés », a-t-il dit.

Si c’est « soi-disant pour faire un fonds pour investir dans d’autres domaines », il existe déjà « plein » de fonds de ce type, rattachés à la Banque publique d’investissement (Bpi) ou à la Caisse des dépôts et consignations, a-t-il noté.« Et quand bien même il faudrait de l’argent, aujourd’hui il n’est pas cher ».

•• Face au ministre de l’Économie Bruno Le Maire qui a estimé que « l’État n’a pas vocation à diriger des entreprises concurrentielles », Christian Eckert juge l’argument « complètement à côté de la plaque » : « la Française des Jeux n’est pas très soumise à la concurrence en France, elle dispose sur un certain nombre de points d’un monopole », remarque-t-il.

•• Il souligne enfin concernant la FDJ que « les jeux ne sont pas une marchandise comme les autres », évoquant les risques d’addiction et de blanchiment pour lesquels « c’est bien à l’État de réguler, et le meilleur moyen de réguler, c’est d’être propriétaire ».