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19 Fév 2017 | Pression normative
 

Avec son grand article sur la proposition, issue d’un rapport parlementaire, d’un contrôle d’identité obligatoire pour tout acheteur de jeux (voir Lmdt du 18 février), Le Parisien / Aujourd’hui en France a publié déjà plusieurs réactions :

• Pascal Montredon (président de la Confédération des buralistes) : « c’est très délicat, on a le même problème avec la vente de tabac. C’est à l’appréciation du buraliste. Mais il faut arrêter de nous faire de mauvais procès. On est aussi des pères et mères de famille, on n’a pas envie de pousser des gamins à jouer ».

Il affirme n’être « ni favorable ni défavorable » au contrôle des papiers. « Ce qui nous inquiète le plus, c’est le supplément de travail. S’il y a un jour obligation d’identification, il faut que ce soit rapide et non une contrainte supplémentaire ».

• Xavier Hürstel (PDG du PMU) : « Quand je vois l’ensemble des jeux en France : casino, grattage, Loto, paris hippiques ou sportifs, le fait de demander à ces millions de Français qui y jouent une pièce d’identité me semble utopique »

En plus d’ être « peu envisageable », la mesure « aurait en plus un effet complètement dissuasif sur le jeu d’argent, auquel on joue avec une certaine discrétion. L’impact de cette mesure serait totalement néfaste pour l’ensemble de la filière hippique.

« Je soutiens en revanche le fait de pouvoir identifier les clients à condition de leur proposer des services. Le développement des jeux sur compte dans les points de vente permet aussi d’avoir plus de traçabilité pour lutter contre le jeu excessif, contre la fraude et le blanchiment. C’est pour cela que nous poussons au maximum nos clients à prendre une carte MyPMU (…) Fin 2016, 220 000 clients l’avaient adoptée ».

• Au Tabac de la Mairie à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
• « Je suis contre. Si c’est le cas, plus personne n’aura envie de jouer après (…) Je ne vois pas pourquoi on rentrerait comme ça dans mon intimité » (un client).
• « Les clients tiennent à leur liberté. Ça va les emmerder. Et puis, tous n’ont pas leurs papiers sur eux » (le buraliste).
• « S’il faut le faire, je le ferai. Mais bon, on voit bien quand même que je suis majeure. Mais si le dispositif s’avère contraignant, eh bien, c’est très simple, je n’achèterai plus » (une cliente septuagénaire).

• Au bar-tabac La Renaissance (Paris – 18 ème).
• « Il y a trop de moralisateurs cravatés en France. Jouer, ce n’est pas un délit, pas un crime. Il y a bien d’autres choses prioritaires à régler dans le pays » (un client).

Par ailleurs, parmi les réactions reçues de lecteurs, nous détachons cette analyse laconique d’un buraliste de l’Indre :
« 1- Je me mets les politiques dans la poche avec le rapport parlementaire.
« 2- Je lance la polémique en culpabilisant le réseau physique.
« 3- Je fais des tests dans les points de vente FDJ  et récupère l’identité des joueurs majeurs.
« 4- J’achète un bon nombre de fichiers Internet.
« 5- Je croise toutes ces données informatiques.
« 6- J’envoie des offres dématérialisées sur les mobiles et mails.
« 7- Je propose le paiement par mobiles.
« 8- Le tour est joué, plus besoin du réseau des buralistes.