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31 Août 2015 | Observatoire
 

ca538ea60347413548bf0b306e740569_largeSelon une étude, publiée courant août dans le Journal of The American Chemical Society, des chercheurs américains ont mis au point une enzyme  bactérienne capable de « manger » la nicotine avant qu’elle ne parvienne au cerveau.

L’enzyme NicA2 est issue de la bactérie Pseudomonas putida qui se développe dans les champs de tabac et consomme de la nicotine pour se nourrir de carbone et d’azote. Curieux de savoir si cette dégradation de la nicotine pouvait être utilisée à des fins pharmacologiques, les chercheurs ont testé son action chez des souris dépendantes à la nicotine. Lorsque ces souris reçoivent l’enzyme NicA2, la demi-vie de la nicotine, c’est-à-dire le temps mis par la nicotine pour perdre la moitié de son activité physiologique, diminue drastiquement. Elle passe ainsi de 2 à 3 heures sans enzyme à 9 à 15 minutes avec l’enzyme.

D’après les chercheurs, il existerait donc une dose idéale de l’enzyme pour réduire la durée de vie de la nicotine et l’empêcher complètement d’atteindre le cerveau. Privé de nicotine, le fumeur n’éprouverait alors plus de satisfaction à fumer une cigarette. « La bactérie agit un peu comme un petit Pac-Man », explique Kim Janda, du Scripps Research Institute (Californie) en faisant référence à ce personnage de jeu vidéo de forme circulaire qui avale tout ce qui se trouve sur son passage.

Au vu des performances de l’enzyme, les scientifiques ont effectué une batterie de tests, permettant de définir si on pouvait aboutir à un traitement adapté. Ils ont alors constaté que l’enzyme était très stable, et ce, même lorsqu’elle est stockée à 36,7° pendant trois semaines. De plus, elle ne génère aucune substance toxique lorsqu’elle dégrade la nicotine. « Nous espérons désormais améliorer sa stabilité lors de nos futures études, de manière à ce qu’une seule injection ait un effet suffisant pendant un mois », précise Song Xue, co-auteur de l’étude.