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18 Juil 2018 | International, Vapotage
 

Juul Labs – le fabricant d’e-cigarettes « ressemblant à des clés USB » – a capté près de 70 % du marché américain en trois ans.

Désormais, la start-up cherche à boucler un tour de table de … 1,2 milliard de dollars pour poursuivre « sa story » et s’étendre à l’international, notamment en Europe et en Asie. 

•• En trois ans d’existence, Juul Labs a réussi à faire de son nom un verbe. Son produit : un appareil ressemblant, par sa simplicité, à une clé USB dans lequel s’insèrent des recharges avec un e-liquide contenant de la nicotine (voir Lmdt du 14 mars).

Ce sont cette ressemblance et cette simplicité qui ont séduit Outre-Atlantique. L’appareil s’est imposé désormais comme le leader des e-cigarettes, captant 68 % d’un marché dont Wells Fargo prédit qu’il va croître de 25 % cette année aux États-Unis (source : Les Échos).

•• Créée à San Francisco par deux diplômés en design de l’université de Stanford, l’entreprise cherche donc à boucler un tour de table d’1,2 milliard de dollars pour poursuivre son développement et s’étendre à l’international, notamment en Europe et en Asie.

Début juillet, elle a sécurisé 650 millions de dollars, dont la majorité auprès des fonds Fidelity Investment et Tiger Global. Si elle réussit à finaliser sa levée de fonds, sa valorisation grimpera à 15 milliards de dollars, un niveau équivalent au réseau social Snap et à l’opérateur américain de véhicules de transport avec chauffeur Lyft.

•• Les investisseurs sont attirés par la croissance de ses ventes.

Selon le média en ligne Axios, Juul  Labs aurait réalisé 245 millions de dollars (210 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2017, une augmentation de plus de 300 % en un an. Et mise sur un chiffre d’affaires de 940 millions de dollars … l’année prochaine.

Avec la vente d’appareils à 35 dollars et surtout celle de recharges – 16 dollars pour quatre « pods » permettant de tirer 200 bouffées chacun – l’entreprise atteint une marge brute de 70 %.

•• Elle doit cependant faire face à une attention accrue de certains représentants de certaines associations, des pouvoirs publics et des régulateurs face à son succès chez les adolescents (voir Lmdt du 8 mai). Juul Labs assure cependant qu’elle ne vise pas cette catégorie démographique et s’adresse seulement aux « adultes qui veulent basculer des cigarettes combustibles vers une meilleure alternative ».

Certains tabacologues accusent néanmoins l’entreprise de créer une addiction à la nicotine chez des jeunes qui n’auraient pas fumé sinon. « Juul a capté l’intérêt des Millennials avec une approche à la Apple » résume Bonnie Herzog, analyste chez Wells Fargo.

•• Quoiqu’il en soit, l’entreprise de San-Francisco vient d’annoncer (source Bloomberg) que ses e-liquides aux arômes « menthol » et « tabac Virginien » seraient commercialisés avec un taux de 3 % de nicotine à partir d’octobre. Alors que les huit arômes qui ont accompagné son développement sont toujours à 5 % de nicotine.

Commentaire laconique de Kevin Burns (CEO de Juul Labs) : « nous espérons que le fait de mettre à disposition des fumeurs adultes différents taux de nicotine leur permettra d’explorer plus facilement ce qui est bon pour eux. »