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23 Juin 2015 | Profession
 

Poste Maison-des-services-publics-montfermeil-1362414454Les « Maisons de service public », c’est pour La Poste. En effet, celle-ci propose au gouvernement de transformer 982 de ses 9 400 bureaux de poste en « Maisons de service public » (voir Lmdt du 27 février). 500 pourraient être retenus par l’État, au terme d’un processus de sélection qui sera piloté, au cours des prochaines semaines, par les préfets. Le partenariat avec le ministère du Logement, de l’Égalité des Territoires et de la Ruralité (Sylvia Pinel) devrait être lancé lors du conseil des ministres de ce 24 juin.

Le développement des « Maisons de service public » constitue l’un des axes forts du plan Valls « pour la défense des campagnes ». Regroupant sous le même toit des opérateurs tels que EDF, Engie (ex Gdf Suez), la Sncf, Pôle Emploi, la Cnam, la Cnaf ou encore la Mutualité sociale agricole…, il en existe déjà 362, 150 sont en cours de création, l’objectif est de 1 000 d’ici 2016 … 500 bureaux de poste (situés dans des communes de moins de 1 500 habitants) suffiraient ainsi à atteindre le but fixé.

Pour l’État, ce serait une aubaine et un coup d’accélérateur à son plan de soutien à la ruralité. « L’aide du groupe postal apparaît d’autant plus opportune que les communes, hôtes actuels des  « Maisons de service public », sont dans une situation financière tendue » remarquait Le Monde dans un récent article. Beaucoup s’inquiètent de devoir supporter une nouvelle charge. Même si le financement restera mutualisé entre l’Etat, les collectivités locales et les opérateurs. Reste que ce dernier sujet reste l’aspect le moins clair du projet …

Côté opérateur postal, « la mise à disposition – rémunérée  (bien sûr) – de ses bureaux et de ses personnels permettrait de revitaliser son réseau et de rééquilibrer ses comptes », alors que la loi l’a obligé à maintenir 17 000 points de contacts ( bureaux de plein exercice; agences postales communales ; relais-poste commerçants ) et que la chute du courrier (moins 6 à 7 % par an) affecte la fréquentation au guichet.

Autre argument bien spécifique à la Poste : « une telle transformation serait bien accueillie par les syndicats postaux qui s’étaient montrés critiques face à de précédentes initiatives de diversification (vente de produits divers, nouveaux services à domicile) ».

La question, qui n’est pas abordée actuellement et que Manuel Valls avait passé sous silence lors du comité interministériel annonçant le plan (voir Lmdt du 15 mars), c’est la place du réseau des buralistes dans l’évolution des services publics en zone rurale. La diversification de leurs points de vente – ruraux, notamment – en « relais locaux de services publics et de grandes entreprises » est inscrite dans les trois Contrats d’avenir et a fait l’objet de multiples propositions aux pouvoirs publics de la part de la Confédération.

Dans la balance, 1 000 bureaux de poste « sauvés artificiellement sur fonds publics  », c’est autant que les 1 000 débits de tabac qui auront fermé l’année dernière, en zone rurale pour la plupart. Sylvia Pinel en dira-t-elle un mot, le 24 juin ?