Ce jeudi 11 septembre, c’est le jour de la fête nationale en Catalogne : la Diada. Une commémoration à haut degré symbolique (c’est le tricentenaire de la chute de Barcelone entre les mains des Bourbons) et politique, puisque le référendum sur le processus séparatiste est toujours prévu pour le 9 novembre. Cet été, le processus initié par les autonomistes catalans a été transformé en vaste opération commerciale avec un flot d’objets arborant « las estelades », ces étoiles qui symbolisent la revendication indépendantiste. Jusqu’aux paquets de cigarettes.
Il y a eu bien sûr la vente de drapeaux et bannières, monopolisée par les nombreux commerçants chinois de Barcelone. La « senyera » (drapeau catalan) a envahi chaussures de sport, tee-shirts, chemises, linges de toilette, draps les tasses, les couverts …. Comme pour les clubs de football, tout ce qui pouvait être « personnalisé » a été soumis aux symboles du processus de « catalanisation ».
Un autre support de « communication » a été le tabac, avec l’irruption sur le marché de paquets de cigarettes avec la « estelada » provenant d’un petit fabricant local. Selon les estanqueros, les fumeurs les ont accueillis avec froideur. En dehors de quelques achats par « fétichisme », les fumeurs sont restés fidèles à leurs marques. Malgré un prix à 3,95 euros.
Ce qui a généré, dans les médias nationaux, le jeu de mots suivant détournant l’avertissement sanitaire « fumar mata » : « el tabaco de Mas y Junquera : fumar remata ». En clair : « le tabac d’Artur Mas et d’Oriol Junquera (élus et chefs de file autonomistes) : fumer achève ».