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12 Nov 2018 | International, Trafic
 

Ces « véritables » petites usines – installées à Sesena (près de Tolède) et Mairena de Alcor (près de Séville) – produisaient chacune, en moyenne, 34 000 paquets par jour.

C’est l’opération de la Guardia Civil « Lerna » qui a donc débouché, il y a un mois, sur l’arrestation de 47 personnes, la saisie de pas moins de 69 tonnes de tabac coupé et de 2,3 millions de paquets prêts à la commercialisation. L’enquête n’est pas close, les enquêteurs estimant que les cigarettes contrefaites alimentaient … d’autres pays européens.

•• « L’opération met en évidence une évolution dans le mode opératoire de la contrebande de tabac, qui, jusqu’en 2014, entrait généralement par voie maritime. Aujourd’hui, elle est fabriquée sur le territoire national, ce qui génère des économies de coût pour l’organisation criminelle » a expliqué, à cette occasion, Antonio Balas, responsable de l’opération menée par l’UCO (Unité centrale opérationnelle) de la Guardia Civil.

•• Et d’établir un comparatif avec le trafic de cocaïne : « c’est comme si les laboratoires colombiens de cocaïne étaient implantés dans la zone de consommation ».

Il estime le coût du tabac de contrebande à 130 000 euros par conteneur acheminé clandestinement. Fabriqué sur place, en Espagne, le coût de la même quantité descendrait à 20 000 euros.

•• La tête du réseau est un Bulgare, déjà lié au trafic de drogue. Parmi les personnes arrêtées : 9 Ukrainiens, 6 Roumains, 28 Moldaves, 1 Français et 2 Espagnols. La plupart constituant une main d’œuvre littéralement exploitée. Ils arrivaient par avion, étaient acheminés, encapuchonnés, sur les sites en voitures aux vitres teintées.

Ils ne sortaient pas de l’usine, ne voyant pas la lumière du jour pendant trois mois de suite. Ils travaillaient par équipes de sept, par sessions de douze heures d’affilée.