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29 Oct 2017 | International
 

Au lendemain de la déclaration unilatérale d’indépendance du fait du gouvernement et du parlement catalans qui ont fait l’objet d’une suspension immédiate par le gouvernement de Madrid, ce vendredi 27 octobre, le réveil a des allures de gueule de bois chez les commerçants de la Junquera, haut-lieu des achats frontaliers de tabac, à moins d’une heure de Perpignan.

Reportage d’ambiance dans La Dépêche du Midi.

•• Sur l’ardoise d’un café du centre, le verre de cava – ce « champagne » catalan – est à 2,50 euros. « Mais personne n’en a bu hier soir », sourit Miguel Angel, le patron. « L’indépendance ? Vous pouvez demander à n’importe quel commerçant. Ici, pour les commerçants c’est non », poursuit-il.

« Vous imaginez La Junquera si on remettait la frontière ? S’il fallait renégocier pour adhérer à l’Europe ? Écoutez, c’est simple, sur 200 clients au bar,  j’ai 190 Français. Une Catalogne indépendante, ça voudrait dire remettre le contrôle au Perthus ? Une demi-heure, une heure au passage de la douane … et puis ne plus pouvoir payer en euros. Très dissuasif pour les gens, très mauvais pour le commerce ».

•• À la boutique de tabac d’en face où la cartouche de blondes est à 45,50 euros, même son de cloche.

« La vente de tabac est une concession de l’État espagnol qui perçoit 80 % de taxes sur le prix d’un paquet. On fait comment demain ?  Et les agriculteurs, les pêcheurs catalans qui touchent les aides de la PAC ? Pour nous, ce serait un retour en arrière s’il fallait demain un passeport pour les clients sortant de l’Union européenne pour venir acheter ; sans compter les droits qu’il faudrait payer ».

•• Seule voix discordante du reportage : un spécialiste d’articles pour fumeurs exotiques qui, lui, se présente comme « républicain catalan » et « contre la répression d’état espagnole ».