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8 Jan 2018 | International
 

Jamais le monopole de vente du tabac par les « estanqueros » (buralistes espagnols) n’avait été remis autant en cause.

Ce vendredi 5 janvier, dans le cadre de consultations préalables à une nouvelle loi anti-tabac, la « Comisión Nacional del Mercado de la Competencia » (CNMC / on pourrait l’assimiler à une autorité de la concurrence et de la régulation de l’activité économique) a remis un rapport recommandant au gouvernement « d’éliminer le monopole du réseau des buralistes » – ou, à tout le moins, de le « reconfigurer » – après avoir relevé des « dysfonctionnements » dans le secteur. Il s’agirait, dans l’esprit des rédacteurs du texte, d’apporter plus de garanties en termes de concurrence.

•• En effet, le CNMC parle bien de supprimer « le monopole » ou de « reconfigurer le modèle de concession » aux buralistes dans plusieurs de ses critères de base comme : « la procédure d’accès au métier, la liste des produits autorisés à la vente et la réglementation sur l’approvisionnement de bars, kiosques de presse et stations-service en tabac de revente. »

•• Par la même occasion, le CNMC demande au gouvernement de revenir sur son projet d’interdiction à la vente par Internet des produits du vapotage (appareils et e-liquides) et remet en cause l’exclusivité accordée actuellement aux buralistes ainsi qu’à une liste précise de boutiques de cigarettes électroniques (environ 300).

Il regrette que d’autres opérateurs ne puissent intervenir sur le marché (le CNMC ne les cite pas mais on pense, notamment, à la grande distribution et à la pharmacie). Et il critique le fait que les boutiques spécialisées ne puissent se diversifier dans d’autres produits que ceux du vapotage.

Enfin, le CNMC demande une fiscalité spéciale pour les produits du vapotage (des accises comparables à celles s’appliquant au tabac).

•• Affaire à suivre de très près. Nous n’y manquerons pas. D’autant que la Unión de Estanqueros (voir Lmdt du 20 décembre 2017) a déjà vivement réagi.

On peut seulement indiquer que cette position n’est qu’une contribution. il reste à savoir ce qu’en retiendront le gouvernement Rajoy et les Cortes appelés à proposer (pour le premier) et à voter (pour le second) la nouvelle loi anti-tabac.

On expliquera cependant que la CNMC s’est déjà intéressée au sujet de la distribution du tabac, en Espagne, ces dernières années : afin de poursuivre des fabricants pour entente sur les prix ; ou pour remettre en cause certaines pratiques illégales dans le système de revente par machines.

Des condamnations s’en étaient suivies.