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30 Mar 2014 | Vapotage
 

E-cigaretteGrosse pression, la semaine écoulée, sur  « l’image » de l’e-cig … Lundi 24 mars, une étude jetant le doute sur son efficacité dans l’arrêt du tabac fait le buzz sur Internet … Alors qu’un autre article alerte sur la toxicité du e-liquide. Dans la foulée, certains journalistes lancent des polémiques.

6a00d8343bf27053ef015437d248f3970c-150wi• L’étude du Center for Tobacco Control Research and Education de l’Université de Californie (publiée dans Le Journal of the American Medical Association / Jama) assure que la cigarette électronique ne serait pas si efficace que cela pour arrêter le tabac.

L’affirmation repose cependant sur des éléments peu probants : 949 fumeurs interrogés à un an d’intervalle entre 2011 et 2012, un taux de cessation tabagique constaté de 13,8% pour ceux qui n’ont pas recours à la cigarette électronique et de seulement 10,2% chez utilisateurs (88 personnes). Les médias sur le web vont surenchérir en titres accrocheurs (cela n’a pas été le cas du Mondedutabac). Ce qui a déclenché une « grosse colère » chez certaines personnalités influentes de l’e-cig.

« Je crois que ces chercheurs ont cherché à fabriquer des résultats qui appuient leur conclusion prédéterminée » pour Michael Siegel (Université de Boston). « De la propagande prohibitionniste, médiatico-politique et contraire à l’éthique scientifique » pour Clive Bates (consultant en santé publique et cigarette électronique). « Un geyser de boue sur la cigarette électronique » pour Jacques Le Houezec, conseiller en santé publique et dépendance tabagique.

Il est vrai que le Jama n’est pas un allié de la cigarette électronique. La même revue s’attaquait, en début de mois, au rôle d’incitation de la e-cigarette auprès des adolescents américains (voir Lemondedutabac du 7 mars).

New York Times• Le même jour, un article du New York Times pointait du doigt la dangerosité des e-liquides contenant de la nicotine (voir Lemondedutabac du 25 mars), responsables d’une recrudescence de cas d’empoisonnement chez les enfants aux Etats-Unis, selon les statistiques du centre national des empoisonnements. Le titre était violent et l’article dénonçait l’absence de réglementation outre-Atlantique, en pleine période de consultation de la FDA.

En caisse de résonance, les médias français ont repris l’information de façon soft, mais installent le flou sur le message d’innocuité de l’e-cigarette.

Médiapart• Dernière charge, le commentaire du journaliste et bloggeur du site Mediapart, Marc Schindler, à propos de l’article du New York Times. Non seulement, il tacle tous ces scientifiques qui « affirment agir pour le bien des vapoteurs. Ils l’oublient de préciser que leurs recherches sont financées par la vente de cigarettes électroniques ». Et il se permet de comparer leur méthode à celle de « Big Tobacco ».
Parmi ces sommités, il cite Jacques Le Houezec, insinuant des liens avec des laboratoires pharmaceutiques et rappelant ses déclarations contre l’OMS à propos du snus et de la cigarette électronique.

La polémique explose, alors, entre les deux protagonistes (anciens fumeurs par ailleurs). On retiendra les explications de Jacques Le Houezec, dont on apprend qu’il est spécialiste, depuis 30 ans, de la nicotine : « je suis consultant pour le secteur public (je rédige par exemple la Lettre de la SFT pour les tabacologues avec une subvention de la DGS), mais aussi privé, pour des laboratoires fabriquant des substituts nicotiniques ou des médicaments d’aide à l’arrêt du tabac. Je n’ai jamais travaillé ni pour l’industrie du tabac, ni pour celle de l’e-cigarette (j’ai failli accepter un contrat de Njoy, cité dans ma présentation de Londres, mais en fait je l’ai décliné car je n’était pas en phase avec ce fabricant américain) ».

A suivre.