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6 Fév 2020 | Trafic
 

Dans l’actualité toujours riche de la lutte anti-contrebande de tabac, aux multiples rebondissements, la journée de ce mardi 4 février sera à marquer d’une pierre blanche pour la Douane.

Et, par conséquence, pour les buralistes.

RENDEZ-VOUS

Il s’agissait de présenter les résultats de la lutte anti-contrebande de tabac pour 2019. Sujet chaud tant pour les buralistes que pour les douaniers, particulièrement mobilisés depuis trois ans.

À peu près à la même époque de l’année dernière, le bilan 2018 avait été exposé à Gérald Darmanin : soit 241 tonnes de tabac, saisies par les équipes douanières sur le territoire national, pour 16 171 constatations (voir 25 février 2019).

Mais l’on savait, dès juillet dernier, que 2019 allait frapper les esprits. Établi pour la première fois, un bilan intermédiaire avait déjà permis l’annonce de 197 tonnes au 30 juin (voir 4 juillet 2019).

En liaison avec la Direction générale de la Douane, le cabinet du ministre de l’Action et des Comptes publics a donc décidé de fixer la date du mardi 4 février pour ce rendez-vous avec la presse et les parlementaires : à la Direction régionale de la Douane de Paris-Est, dans le 19ème arrondissement, en début de matinée.

COUP DE PIED DANS LA FOURMILIÈRE

Dès le lundi 3 février, en fait, une opération d’envergure « coup de poing » est menée sur tout le territoire. Y sont associés 250 douaniers (dont 10 équipes maître-chien) mais aussi des services de Police nationale et municipale.

Sur 48 heures, plus d’une centaine de constatations sont faites dans toute la France : à Lyon et Montpellier, notamment (voir 5 février). Pratiquement la moitié des constatations est faite en Ile-de-France.

LE CHIFFRE

Mardi 4 février, 7 heures, une dépêche AFP tombe. 360 tonnes de tabac saisi par la Douane pour 2019 : plus 49 % sur l’année antérieure. Pour 17 298 constatations (+ 6,9 %).

VISITE SURPRISE

9 heures 15, sud de Paris : Gérald Darmanin accompagné de la Directrice générale de la Douane, Isabelle Braun-Lemaire, et de Philippe Coy arrivent à la station finale de la ligne 13 de métro, à l’intersection avec le tramway (Châtillon-Montrouge) : soit un nouveau « spot » de vente à la sauvette en région parisienne (voir 2 décembre 2019 et 2 novembre 2018).

Discussion avec l’équipe douanière qui opère en civil et vient juste d’arrêter 2 vendeurs à la sauvette avec leurs 8 paquets. Le flux continu laisse deviner d’autres revendeurs cachés dans la foule. Les passants sont un peu surpris de se retrouver, brusquement, face à Gérald Darmanin . Certains comprennent quand ils repèrent le brassard Douane au bras de ses interlocuteurs.

ORGANISATION IMPECCABLE

10 heures : Gérald Darmanin, Isabelle Braun-Lemaire et Philippe Coy arrivent à la direction régionale Paris Est de la Douane.

Remarquable organisation et enchaînement fluide des séquences : présentations des équipes au garde-à-vous ; intervention du ministre ; mini-conférence de presse ; destruction de 1200 cartouches. Le plus émouvant pour la fin, la remise de la médaille de la Douane à une vingtaine d’agents très impliqués dans la lutte contre la contrebande. Par le ministre en personne – fait exceptionnel – qui souligne : « je sais que certains d’entre vous ont pris de gros risques ».

Un peu plus tôt,dans son intervention, Gérald Darmanin rappelle : « il n’y aura aucune tolérance vis à vis des grands réseaux criminels ou des revendeurs. Les buralistes sont le seul réseau légal de vente du tabac en France. »

De la parole au geste. Sous l’œil des caméras, 1 200 cartouches de contrebande sont jetées dans un broyeur par le ministre lui-même et ses accompagnateurs.

REMERCIEMENTS YEUX DANS LES YEUX

11 heures 15 : après le départ du ministre, Jean-Roald L’Hermitte (directeur régional Ile-de-France de la Douane) réunit tous ses agents pour un débriefing.

Salle comble et retrouvailles des équipes. Celle chargée de Barbès croise les motards surveillant les autoroutes de l’Est parisien. On discute les sujets du jour : forcément, entre un revendeur de rue et une camionnette venant de Serbie, les risques sont différents, les quantités aussi. « Une cigarette, ce n’est qu’un gramme … »

Après avoir salué le travail et les résultats de l’opération « coup de poing », menée depuis la veille, Jean-Roald L’Hermitte invite Philippe Coy pour quelques mots : « au nom des buralistes, merci du fond du cœur et les yeux dans les yeux pour votre travail, certes, mais aussi pour les risques pris, parce que vous vous retrouvez souvent dans des conditions périlleuses. Et sachez bien que tous mes collègues s’en rendent compte au fur et à mesure des annonces de saisies. Personne ne remet en cause votre   implication ».