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15 Juil 2012 | Associations
 

A propos de Droits des Non-Fumeurs et de L’Amateur de Cigare dont le procès est prévu le 8 novembre (voir Lemondedutabac du 10 avril) -, le dernier numéro des  » Inrocks »  retrace la croisade de l’association Droits des Non-Fumeurs contre les magazines de cigares.

Sous le titre « Les ayatollahs anti-tabac vont-ils gagner leur guerre contre le cigare ? », l’enquête établit un rapprochement entre l’insistance  judiciaire de l’association contre les magazines grand public de cigares et leur disparition.

Selon l’article, L’Amateur de Cigare « détient, depuis peu, le monopole du barreau de chaise dans les kiosques à journaux. En cinq ans, deux concurrents – Cigares Spirits & Co et Cigare et Sensations – ont coulé. Le troisième, le trimestriel Club Cigare, a trouvé une solution plus originale : il ne parle plus de cigares. »

• Par exemple, le 14 novembre 2008, DNF fait condamner en appel les deux magazines Cigares spirit & co et Club Cigare (pour « publicité et propagande pour le tabac »)  qui doivent verser, chacun, 5 000 euros à l’association. Les interviews de Clovis Cornillac et de Kad Merad ont été considérés comme ayant un caractère incitatif et publicitaire. Club Cigare va reconnaître qu’il cesse de paraitre du fait du contexte économique particulier de l’industrie cigarière, mais aussi et surtout à cause de la guerre judiciaire menée par DNF.
• « En tout, j’ai eu droit à trois procès », se souvient Yves Belaubre, l’éditeur de Cigares & Sensations, journaliste et écrivain. « Quand la DNF m’a menacé d’un quatrième procès, en 2009, j’ai décidé d’arrêter ma publication. J’ai perdu beaucoup d’argent dans ces histoires ».

Les Inrocks s’inquiètent de la survie L’Amateur de Cigare après le procès intenté par DNF. Toute la subtilité juridique repose sur le fait que le bimensuel et ses anciens concurrents n’ont pas le même statut que les titres réservés aux professionnels du tabac, épargnés par l’interdiction de la loi Evin et qui sont interdits  en kiosque.

Les magazines grand public, eux, sont vendus librement, mais peuvent être attaqués pour « publicité et propagande en faveur du tabac ». Soit l’essence des plaintes de la DNF, conclut l’article.

Extraits des arguments avancés  par les conseils de l’association. « On n’a jamais forcé personne à disparaître ! » déclare Maître Mairat, avocat de l’association anti tabac. « Le problème, c’est que ces magazines sont vendus en kiosque. Vous imaginez, un magazine en vente libre qui ferait l’apologie de la Gauloise ? Le cigare, ça symbolise le pouvoir, la puissance, l’épicurisme dont on nous rebat les oreilles… Mais ça n’empêche pas d’être au-dessus des lois ! C’est une question de justice sociale ». Maria Alejandra Cardenas, juriste de DNF, enfonce le clou : « Les amateurs de cigare ont le sentiment d’être une élite. Ils pensent qu’ils sont des êtres supérieurs ».