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21 Mai 2020 | Profession
 

Épisode numéro 10 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 20 et 18 mai).

•• Fred Roland (président des buralistes du Doubs) évoque avec fierté l’opération solidarité lancée par les membres de son bureau de chambre syndicale qui se sont lancés sur les routes du département pour visiter les 180 buralistes.

D’abord, pour prendre la température du moment et surtout pour distribuer gratuitement un kit comprenant du gel hydroalcoolique, des masques et des gants.

« On le sait nos plus belles années sont derrière nous. Maintenant, la crise du coronavirus aidant avec toutes ses déviations et ses imprévus de tous ordres, il est temps de nous recentrer sur notre mission en rencontrant nos collègues buralistes qui, nous le savons, ne sont pas tous à la même enseigne. Il y en a qui souffrent plus que d’autres.

« Les recettes sur les jeux FDJ sont en baisse, seules les recettes sur la vente du tabac se maintiennent. Celles du PMU sont quasi inexistantes, du fait de la fermeture des paris hippiques qui reprennent timidement ces jours-ci. Plus qu’une simple visite aux collègues, la démarche se veut aussi professionnelle et surtout réconfortante ».

À Morteau (6 800 habitants, 30 kilomètres de Pontarlier), dans le seul bar-tabac du centre-ville, il a été accueilli à bras ouverts, comme dans les 18 autres établissements qu’il a visités, en une seule journée, en parcourant pas moins de 180 kilomètres  (L’Est Républicain).

•• « Vous voulez un résumé en 3 mots ? Fermeture, frontières, trafic » déclare Valérie Marsalaud, présidente des buralistes de la Haute-Vienne quant à la hausse des ventes de tabac durant le confinement. « Les gens ne pouvaient rien faire, donc ils fumaient. J’ai aussi connu une hausse de 30 % de vente de cigarettes » resitue un buraliste à Limoges. « Ce n’est pas le tabac qui va nous sauver. J’ai une rentrée d’argent importante en chiffre d’affaires, mais la marge est infime ».

« Des collègues buralistes voient des clients leur dire :  Ah c’est aussi cher que cela les Marlboro ? On comprend tout de suite qu’on est loin de sauver notre peau » sourit amèrement Valérie Marsalaud.

« La hausse n’aura ni un impact durable, ni financier, sur la crise que l’on traverse » ajoute le buraliste limougeaud (Le Populaire du Centre).

•• « On redémarre. Les clients du PMU sont des fidèles, il y en a une bonne partie qui reviennent » constate une buraliste à Auch (Gers).

Dans une rue proche, une consœur fait la même observation, à une nuance près, « oui ça commence à repartir mais certaines personnes âgées ne sont pas revenues pour l’instant ».

Pour la patronne d’un bar-tabac, la nouvelle autorisation des paris hippiques a offert un petit peu plus d’oxygène, mais là comme ailleurs, les écrans accrochés aux murs, pour les retransmissions, ne servent à rien : « les gens jouent aux courses par courses mais comme le bar est toujours fermé ils ne restent pas. Ils ne traînent pas. Ils regardent les courses chez eux et après ils reviennent ».

« Pour nous, cette fermeture du bar a été une grosse déception, d’autant plus que pendant le confinement on aurait dû, normalement, fêter les dix ans de notre installation ». Et là aussi :  on ne voit plus les papis et mamies qui venaient »  (La Dépêche du Midi).

•• Depuis quelques jours, la gérante d’un tabac-presse à Sombernon (926 habitants, 30 kilomètres de Dijon) a équipé son établissement d’un distributeur sans contact de gel hydroalcoolique.

« C’est un client qui m’en a parlé. Il travaille dans l’entreprise qui fabrique ce distributeur de gel. J’ai tout de suite été enthousiasmée car j’avais vu une publicité à la télévision ». Elle souligne la réactivité de l’entreprise : « l’appareil a été commandé samedi 16 mai et j’ai été livrée lundi 18 mai. »

Depuis, « les clients apprécient. Ils ne sont pas obligés de s’en servir. Mais j’observe qu’ils l’utilisent quasiment à chaque fois. Avec le grand plexiglas de la caisse mis en place par un ami, le commerce est au top » (Le Bien Public).