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24 Juin 2020 | Profession
 

Épisode numéro 36 de la revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 23 et 18 juin).

•• Le brusque arrêt de toute activité a d’abord été très mal vécu par le couple du tabac-hôtel-restaurant de Saint-Gilles-Vieux-Marché (343 habitants, au sud de Saint-Brieuc). Ce temps « libéré » leur a permis de repenser toute la décoration et de refaire eux-mêmes les sept chambres de l’hôtel, avec des travaux de rafraîchissement des peintures et des sols ainsi que des achats de mobilier.

L’établissement est quand même resté ouvert grâce au tabac : « nous avons même enregistré une augmentation des ventes de 30 % … ce qui ne devrait pas manquer pas d’interpeller, espérons-le, le Gouvernement sur le devenir des petits buralistes » fait remarquer le patron.

Quinze jours après la réouverture, l’inquiétude est toujours là : « nous sommes ouverts six jours sur sept, de 8 h à 20 h, comme auparavant. Et pourtant, nous ne faisons même pas 30 % de l’accueil prévu en cette saison. Le restaurant ouvrier du midi accueille à peine dix convives au lieu d’une cinquantaine de clients habituellement. Est-ce une séquelle, indésirable pour nous, du retour à la gamelle préparée à la maison et avalée à la va-vite sur le chantier ? On ne sait pas encore l’analyser. Mais c’est un vrai problème. »

Quant aux banquets familiaux, habituellement nombreux en cette période, ils peinent, eux aussi, à revenir (Ouest France).

•• Les buralistes sétois, qui ont déjà souffert des mesures de confinement, pâtissent aujourd’hui de la crise chez Presstalis.

Dans un tabac-presse du centre-ville, les rayons de presse sont incomplets. Le responsable s’en inquiète : « on est bientôt le 1er juillet. Il y a certains rayons vides. Les jours où il y a des problèmes au dépôt, on ne reçoit pas les quotidiens nationaux. Sans compter que certains magazines n’ont pas été publiés depuis le confinement ».

De l’autre côté de Sète, une collègue témoigne du même problème : « il y a eu quelques ratés pendant deux ou trois jours ». Notamment après le 6 juin dernier, lorsque les locaux du dépôt de Nîmes ont été saccagés. Ce dépôt qui envoie une grande partie des journaux dans l’Hérault n’a pas reçu de quotidien ni de magazine depuis six semaines. Grâce à un plan de secours avec le concurrent Messageries lyonnaises de presse (MLP), quelques quotidiens ont pu être livrés.

« Depuis cette crise, on est souvent livrés en deux ou trois sur le même titre. Par exemple, la semaine dernière, j’ai reçu 20 programmes TV. À midi, j’en avais plus. J’en ai reçu 6 le jour d’après et 5,ensuite » poursuit le buraliste du centre-ville.  « Comme les touristes reviennent, on se rattrape avec d’autres domaines : papeterie, cadeaux … Heureusement parce qu’en plein mois de février, je ne sais pas comment on réagirait. »

En attendant pour compenser, il a modifié l’agencement de sa boutique : « il y a des rayons derrière, donc j’ai tout rabattu devant ». Les buralistes attendent alors impatiemment l’issue de cette crise de la distribution de la presse (Midi Libre).

•• Pour ces deux sœurs buralistes à Fresnay-sur-Sarthe (2 000 habitants, au nord du Mans), il n’y a jamais eu de fermeture véritable avec le tabac. Avec prudence, depuis la reprise du bar, elles donnent des masques aux clients n’en possédant pas et imposent le lavage des mains au gel.

« On le répète aux clients : nous n’avons pas envie de fermer notre établissement pour non-respect de ces mesures ! Pour nous, c’est une bonne reprise mais il faut que les habitudes reprennent aussi . Depuis le 2 juin, le snack fonctionne avec des horaires normaux. Nous pouvons bénéficier d’une trentaine de places en terrasse ! »

Pour deux autres collègues, le redémarrage s’annonce bon également. Eux non plus n’ont pas connu d’arrêt durant le confinement grâce au tabac. « Les clients sont au rendez-vous et contents de pouvoir consommer de nouveau ! Nous avons la chance de pouvoir disposer d’un grand emplacement en extérieur, nous permettant, avec les parasols, de faire une grande terrasse pour une soixantaine de personnes, en plus des 24 à l’intérieur. Durant le confinement, notre employée était en chômage partiel, et elle est enchantée de reprendre ! » (actu .fr).

•• « Je venais juste d’ouvrir quand le confinement a été déclaré, mais je m’en sors bien » annonce le repreneur d’un bar-tabac-presse au Chambon-Feugerolles (12 000 habitants, 13 kilomètres de Saint-Étienne).

Employé dans une entreprise de plastique, il a entrepris une reconversion totale : « j’ai été motivé par l’expérience d’un membre de la famille, lui-même buraliste » confie-t-il.

Des travaux de réfection de sols et de peinture ont été nécessaires, pour un nouvel agencement intérieur mais aussi extérieur, où une trentaine de tables sont installées dans le cadre verdoyant d’une cour (Le Progrès).