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28 Mar 2020 | Profession
 

Selon les évaluations de professionnels, la moitié des quelque 750 buralistes de la capitale auraient déjà baissé le rideau.

Et les fumeurs commenceraient à avoir des difficultés à se réapprovisionner, selon Le Parisien / Aujourd’hui en France (27 mars). 

Le quotidien démarre donc son article sur la file d’attente d’une trentaine d’acheteurs sur une bonne cinquantaine de mètres, distance de sécurité oblige, devant un buraliste du 20e arrondissement.

Au début de la semaine, le centre de Logista France à Lognes (qui approvisionne tous les commerces de région parisienne) recensait 45 % de points de vente fermés. Ce chiffre aurait grossi depuis.

•• « Nous n’avons pas de problème d’approvisionnement » confirme Bernard Gasq, président de la fédération des buralistes d’Ile-de-France. « Si autant de collègues ferment, c’est tout simplement parce qu’ils estiment qu’ils n’ont ni les moyens ni le matériel nécessaire pour travailler sans mettre en danger leur santé. On peut les comprendre » explique-t-il, en précisant que près de la moitié des buralistes d’Ile-de-France sont d’origine asiatique.

« Ils ont été les premiers à se confiner. Apparemment, des messages d’alertes et des appels à la prudence circulent beaucoup sur Wechat (ndlr : le réseau social n°1 dans la communauté chinoise) » indique Bernard Gasq qui souligne que certains avaient déjà baissé le rideau avant même l’annonce du confinement.

« À cause de la stigmatisation de la communauté asiatique qui est apparue dès le début de l’épidémie. Certains collègues ont même reçu des lettres de menaces ! »

•• Au-delà de l’aspect « sanitaire » du problème, les représentants des buralistes avancent également une question de « trésorerie ». À quoi bon rester ouvert dans les quartiers d’affaires où la clientèle, en télétravail, a tout simplement disparu ?

Et pour la moitié des tabacs parisiens qui ont aussi l’activité de café-bar, le coup est d’autant plus rude que l’essentiel du chiffre d’affaires provenait de la partie « bar », désormais interdite d’ouverture.

•• « Le tabac est un produit commissionné. Le buraliste touche environ 8 % du prix. Mais les produits à marge, c’est à côté, dans la partie qu’on ne peut plus ouvrir » rappelle Philippe Alauze, secrétaire général de la fédération Ile-de-France. Lui a pourtant décidé de continuer à ouvrir son tabac de Maisons-Alfort (Val-de-Marne),  malgré la fermeture obligatoire de l’hôtel-restaurant-bar attenant.