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21 Avr 2020 | Profession
 

Alors que le secteur enregistrait une nouvelle année consécutive de croissance (voir 24 février), la pandémie de Covid-19 met à mal nombre d’opérateurs de jeux en ligne. 

•• La suspension brutale de la plupart des compétitions sportives, en France comme à l’étranger, a provoqué par voie de conséquence l’arrêt quasi-total de prises de paris, locomotive des jeux en ligne depuis plusieurs années.

La chute d’activité est de 80 % voire 90 %, selon les acteurs du secteur interrogés par Les Échos (édition 20 avril). Ce que confirme Charles Coppolani, le président de l’Autorité de Régulation des Jeux en Ligne (Arjel), en attendant la mise en place de la future Autorité nationale des Jeux.

•• Le montant du Produit brut des Jeux  (PBJ) – le chiffre d’affaires réel, soit la différence entre les mises et les gains des joueurs – a chuté de 88 % la semaine du lundi 30 mars au dimanche 5 avril, par rapport à la même semaine un an plus tôt.

Autre illustration d’une dynamique cassée net, le PBJ a reculé en mars de 43 %,  par rapport au même mois en 2019, quand il était en croissance de 45 % sur janvier/février. Un effondrement colossal, les paris sportifs sur Internet représentant 62 % du marché français des jeux d’argent, à 880 millions d’euros l’an dernier. La reconnaissance de compétitions alternatives afin de regarnir le calendrier – malgré le succès des paris sur le foot biélorusse – n’a pas suffi pour atténuer ce coup de massue (voir 3 avril).

•• Les opérateurs aspirent à la reprise de grands championnats de football, dont la L1, esquissée pour courant juin. Mais l’organisation de matchs à huis clos pourrait toutefois ralentir le redémarrage.

« On s’est rendu compte que le huis clos avait un impact lors du match retour de Ligue des champions PSG-Dortmund. Habituellement, un match retour génère plus de mises qu’un match aller, surtout s’il est qualificatif. Or, on a été un peu en dessous lors du dernier PSG-Dortmund » observe Nicolas Béraud, le patron de Betclic.

•• Sans surprise, c’est le poker en ligne qui rafle la mise. Après une croissance de 14 % sur les deux premiers mois de l’année, l’activité a triplé sur la semaine du 30 mars au 5 avril, à 15 millions d’euros, « à comparer à une moyenne hebdomadaire de 5 millions en 2019 » constate Charles Coppolani.

Winamax , le numéro un du poker en ligne, souligne aussi le basculement sur Internet de joueurs de poker qui ne peuvent plus jouer en raison du confinement. « Le report du pari sportif ne suffit pas à expliquer notre volume d’activité multiplié par 2,5 à 3 en mars et avril et l’ouverture de 5 000 nouveaux comptes tous les jours » estime le responsable poker de Winamax, Aurélien Guiglini.

« Des joueurs se retrouvent désormais sur Internet pour leurs tables privées. En temps normal, nous en avons quelques dizaines par jour. Actuellement, nous en avons 4 000, soit environ 40 000 joueurs par jour » constate-t-il. Autre facteur : la fermeture des casinos.