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3 Avr 2020 | Profession
 

Avec la fermeture des frontières pour cause d’épidémie de coronavirus, les ventes de tabac dans l’Hexagone, via le réseau des buralistes, ont augmenté d’environ 30 %. 

Une hausse qui se superpose, presque parfaitement, à ce que les buralistes appellent le « marché parallèle », selon Le Parisien / Aujourd’hui en France de ce jour.

« Nous avons retrouvé les clients perdus » y explique Philippe Coy, « dans certains départements frontaliers, les membres de notre réseau font remonter des chiffres de la consommation de tabac multipliés par trois, pour certains par dix ! ».

•• Cette hausse intègre-t-elle aussi des fumeurs dont la consommation aurait augmenté à cause de l’épidémie de coronavirus? « A priori non » assure-t-on à la Confédération des buralistes. « Les fumeurs habituels ne fument pas davantage qu’avant. En revanche, les fumeurs transfrontaliers contraints de s’approvisionner dans l’Hexagone découvrent … les tarifs français, avec beaucoup d’étonnement! Payer 10 euros pour un paquet qu’ils ont l’habitude de trouver à 5 euros, cela fait sortir de leurs gonds certains clients ».

À Dunkerque,  par exemple, d’où la Belgique n’est qu’à quelques kilomètres, des consommateurs ont même eu des réactions violentes.

•• Les ventes sont en croissance, donc, et dans le même temps, le classement des buralistes les plus dynamiques a changé, poursuit le quotidien. En Ile-de-France, aujourd’hui, près d’un buraliste sur deux est fermé.

Mais d’autres en région se révèlent des points de vente de premier plan, « là où une partie des Franciliens a trouvé refuge pendant la durée du confinement » observe la Confédération. Par exemple, dans « le département de l’Yonne, qui a vu toutes ses résidences secondaires s’ouvrir et d’une façon générale tout le long de l’arc Atlantique » relève Philippe Coy.

•• Existe-t-il un risque concernant l’approvisionnement ? Les principales usines qui alimentent l’Hexagone sont situées en Allemagne, en Pologne et autres pays de l’Est. Elles continuent de tourner pour l’instant. « Pas d’inquiétude à ce stade » indiquent les buralistes, « par ailleurs nous avons des stocks. Mais nous surveillons la situation de près. »

•• Au total, « 85 % du réseau national est resté ouvert, la plupart du temps avec des adaptations d’horaires »se félicite le président de la Confédération.

« Nous faisons partie des commerces prioritaires car nous ne sommes pas que des vendeurs de tabac : nous proposons également la presse, des services bancaires ou administratifs comme le paiement des impôts ou de certaines factures. Bref, nous sommes aussi le lien social ».

Social, mais dans le strict respect du confinement et des mesures sanitaires, alors que beaucoup d’adhérents de notre réseau « sont toujours dans l’attente de matériel de protection » déplore Philippe Coy.