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2 Mai 2020 | Profession
 

Épisode 45 de notre revue de presse régionale des témoignages de buralistes (voir 1er mai, 30 et 29 avril).

•• « J’en ai commandé 200, mais je pense que ça ne suffira pas ! » estime une buraliste de Seissan (1 100 habitants, à 20 kilomètres d’Auch). Elle qui espérait les recevoir ce jeudi 30 avril va devoir patienter. La commande n’est pas encore arrivée alors que les clients se sont faits de plus en plus pressants, ces derniers jours, pour en obtenir.

« Mon bureau de tabac est un peu à l’écart des grands magasins (qui seront également habilités à vendre des masques, tout comme les pharmacies) et j’ai dans ma clientèle des seniors qui n’ont pas envie de courir partout pour trouver un masque » explique un buraliste à Bordeaux, « j’ai passé commande avant tout pour rendre service » (Sud-Ouest).

À Arrigny (258 habitants, à 16 kilomètres de Vitry-le-François), le buraliste n’a pas non plus hésité à passer commande de 200 masques et revendique assumer un rôle social dans cette période de confinement : « c’était réclamé par les clients, et on a peu d’ autres commerces dans un si petit village ». Il devrait les recevoir dans le courant de la semaine prochaine.

Parmi un échantillon (extrêmement réduit) d’une demi-douzaine de buralistes parisiens toujours en activité, un seul a bien passé commande de 200 masques.

Les autres déclarent avoir fait leurs calculs: la concurrence des grandes surfaces, qui vendront moins cher, et des pharmacies, qui devraient être fréquentées plus naturellement pour ce type d’achats, serait trop importante.

Le patron d’un établissement dans le 10e arrondissement se justifie : « à l’achat, un masque coûte 3,5 euros et si on ne veut pas passer pour des voleurs, il faut le vendre au prix recommandé de cinq euros. J’ai entendu ce matin que les masques, dans les grandes surfaces, coûteraient seulement deux euros …» Hors de question, selon lui , de se retrouver avec 200 masques sur les bras … (Le Figaro).

•• « Nous espérons recevoir des masques avant le 11 mai. A priori, pour moi, ce sera le 7. Je les vendrai d’abord aux personnes à risques et celles qui travaillent. Je les ai commandés aussi auprès d’entreprises du Loiret. Je tiens à faire travailler des locaux » détaille Sandra Diniz-Salgado (présidente des buralistes du Loiret et dont l’établissement est situé à Fleury-les-Aubrais).

Elle est également en train de travailler sur un approvisionnement en gants et en gel hydroalcoolique afin de les mettre à la disposition de ses collègues.

La présidente évoque également le rôle social des buralistes : « tout en respectant les gestes barrières, on sent bien que les gens ont besoin de parler. On prend le temps d’échanger avec eux et d’en rassurer certains ».

« Le réseau va tant bien que mal. L’objectif est de veiller à ce que les collègues tiennent la route et continuent de travailler », indique la présidente qui précise être également vice-présidente régionale et membre de l’atelier RSE (Responsabilité sociétale des Entreprises ) auprès de la Confédération. « Je fais le nécessaire auprès des banques et des organismes si besoin est ».

Enfin, une collecte auprès des adhérents du département a permis de récolter 25 000 euros et de financer l’achat d’un respirateur pour le CHR d’Orléans : « on avait la possibilité, on l’a fait. Il est commandé » (La République du Centre).

•• Chez cet autre buraliste parisien, les clients sont en quête de cigarettes, de jeux à gratter, comme d’habitude. Et puis, il y a cette question de plus en plus fréquente : « bonjour madame, j’aimerais savoir si vous avez reçu les masques ou pas encore ? » On vendra des masques « dès qu’on en aura » explique le buraliste, qui se montre confiant et pense en avoir « avant le 11 mai ». Mais « ça va être la folie. Les gens vont se jeter dessus. Ils vont arriver et dire « j’en veux 15, 30, 50 » … Donc c’est pas possible, ça. Je pense qu’on va fournir maximum trois masques par personne ».

« Je rassure, les buralistes répondront à la demande dès la semaine prochaine pour le plus grand nombre des Français qui voudront s’approvisionner par notre canal » a confirmé, pour sa part, Philippe Coy (franceinfo).

•• Régulièrement, une file d’attente se forme devant ce débit de tabac de Barjac (1 560 habitants, à 30 kilomètres de Bagnols-sur Cèze) : accueil client par client en plus de de l’écran à la caisse et du port du masque. Pourtant, la baisse de fréquentation est bien là.

Par solidarité, Le buraliste accueille des produits d’une boutique voisine et permet de s’approvisionner, par commande, en paniers de saison. Enfin, il donne des élastiques pour la confection de masques (Midi Libre).

•• À Gourin (3 800 habitants, à 40 kilomètres de Quimper), le bar-tabac-presse de la place de l’Église a, à peine, modifié ses heures d’ouverture … pour cause de bonne activité des relais colis : « on reçoit toujours des colis et même un peu plus qu’avant. Les gens continuent d’acheter sur Internet. Avec la période de confinement, la livraison à domicile tend à diminuer au profit de la livraison dans les points-relais ».