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25 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 38 de notre revue de presse régionale des témoignages de buralistes (voir les 24, 23 et 22 avril).

•• S’il fallait une preuve que les fumeurs français achètent massivement leur tabac en dehors des circuits traditionnels, le confinement en apporte une : flagrante. Christian Walosik, président des buralistes des Alpes-Maritimes et de la Fédération méditerranée , le confirme : « je travaille très bien ! ».

Il évalue à 35 % l’augmentation de son chiffre d’affaires. Certains de ses collègues , à Menton, se prévalent de 500 à 600 % d’augmentation des ventes. Il tempère toutefois : « ceux qui avaient une activité bar n’ouvrent que le matin et donc restent impactés par une baisse de leur chiffre d’affaires. Du coup, les après-midis, certains buralistes récupèrent une partie des clients de leurs collègues ».

• Nombreux sont ceux qui se sont rabattus vers le tabac à rouler. Là encore, « c’est un affolement des chiffres depuis le confinement » selon Pierre Romero, buraliste à Antibes. « Le centre de dépannage qui permet d’approvisionner les commerces en rupture voit les demandes croître de 110 % par rapport au début de l’année ».

• Pour Christian Walosik  « cela confirme ce que l’on dit depuis toujours à nos interlocuteurs : la hausse des prix a finalement peu d’impacts sur le nombre de fumeurs. Et le commerce transfrontalier est énorme ! » (Nice-Matin).

•• Au détour d’une conversation avec un pépiniériste des alentours, le buraliste  d’un bar-tabac du port de Penzé (à côté de Morlaix) lui a proposé de faire dépôt afin de vendre ses fleurs invendues. « Je préfère être entouré de fleurs colorées qu’être face à une salle déserte. De plus, les clients apprécient et achètent » commente-t-il.

Le producteur ne peut écouler actuellement que 20 à 30 % de sa production et ne fait habituellement pas de vente au détail (…)  « Beaucoup de professions sont impactées par la crise, mais pour les producteurs, ce sont des mois de travail réduits à néant » précise le buraliste (Le Télégramme).

•• De nombreux buralistes du Nord-Pas-de-Calais auraient multiplié leur chiffre d’affaires par deux voire même par trois. « Et certains auraient pu même faire mieux encore, mais ils n’ont pas été approvisionnés en conséquence par rapport à leurs besoins  » ajoute Thierry Claisse, président de la chambre syndicale Arras-Saint-Pol et buraliste à Saint-Laurent-Blangy.

« On a connu une explosion des ventes sur les pots, qui est le produit phare des ventes en Belgique. Chez nos voisins frontaliers, un pot de cent cinquante grammes se vend 19 euros, quand il vaut 50 euros chez nous. (…) On ne parvient pas à harmoniser notre fiscalité en Europe. On augmente les prix en France, et on motive par conséquent les fumeurs à s’approvisionner à l’étranger. »

« On s’attend à une chute brutale des ventes dès la réouverture des frontières et la fin du confinement, mais il faudra tout de même tirer des conclusions de l’épisode que nous venons de vivre en termes de vente, d’approvisionnement et de consommation » conclut Thierry Claisse (La Voix du Nord).

•• Les deux buralistes d’un bar-tabac-presse de Mauges-sur-Loire (18 300 habitants, à 30 kilomètres d’Angers) ont choisi de recevoir leurs clients dans la bonne humeur en se déguisant tous les jours. « La clientèle de passage ne comprend pas forcément mais en lui expliquant, elle saisit vite. Malgré tout, l’espoir est présent et garder le sourire c’est un petit point de départ pour un échange plus positif ».

C’est un client et ami qui leur a proposé l’idée de ce défi lors d’une discussion. Comme elles aiment relever les challenges, elles n’ont pas hésité.

Elles ont gardé le point poste ainsi que les activités presse et tabac. À côté de cela, elles proposent le café à emporter et la mise à disposition des attestations de déplacement comme des sacs jaunes fournis par la municipalité.

« C’est un coup dur au moral de ne pas savoir quand ça va rouvrir mais nous faisons partie de l’opération « J’aime mon bistrot », concluent-elles (Le Courrier de l’Ouest).

•• À Épinal, Les livraisons de colis sont toujours opérationnelles …  « Une cinquantaine de colis arrivent chaque jour » témoigne un buraliste, « pour autant, seulement une vingtaine de clients viennent rechercher leur carton. Je suis presque à saturation … On conserve, mais jusqu’à quand ? ».

« Je n’ai pas l’espace pour tout stocker » confirme une consœur, « pour le moment on attend, mais ensuite les colis seront renvoyés. Les gens ont peur de se rendre dans les commerces, ils passent des commandes mais ne viennent pas. Seulement un tiers d’entre eux se déplacent ».

« On nous demande tous les jours si on peut ou non accueillir de nouvelles livraisons. Pour le moment, c’est compliqué, donc je pense fermer le point relais le temps d’écouler les stocks » souligne le buraliste (Vosges Matin).