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26 Avr 2020 | Profession
 

Épisode 39 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 25, 24 et 23 avril)

•• « Depuis le début du confinement, nous sommes un commerce d’utilité locale , nous sommes restés ouverts et nous sommes désormais très fiers de pouvoir rendre ce service aux Français » commente Gérard Vidal (vice-président de la Confédération et président de la Fédération Occitanie) qui annonce avoir déjà passé une commande de 500 masques qu’il attend pour la semaine prochaine. Des confrères lui ont emboîté le pas.

« Dans un premier temps, nous allons vendre par pack de 10 masques, en priorité à ceux qui travaillent et qui en ont besoin pour exercer leur activité ». Dans un second temps, début mai, les masques « grand public » seront vendus en lot individuel à tous les clients.

« Nous n’avons pas peur d’un afflux massif, nous savons le gérer. À l’époque des attentats de Charlie Hebdo, nous avons dû gérer d’énormes files d’attente. Dans notre métier, nous sommes habitués à gérer du monde ». De plus, « nous travaillons avec des fournisseurs français et européens. Ils sont en mesure de nous réapprovisionner en 48 heures et nous ne serons pas les seuls à commercialiser ces masques » (La Dépêche).

•• En Ille-et-Vilaine, les buralistes font leur commande de masques.

« Ce sera sur la base du volontariat. La commande minimum à réaliser est de 200 masques. Je sais que ce ne sera pas facile d’avancer cette somme pour tous les buralistes, il faudra peut-être s’organiser en groupement dans certains secteurs géographiques. Mais l’objectif est d’en proposer partout » explique Loïc Vilboux, président des buralistes du département.

« Évidemment, on ne va pas pouvoir ni vouloir faire les gendarmes. La vente sera pour tous et on renouvellera les commandes sur notre plateforme pour en avoir en permanence en réserve. La chaîne d’approvisionnement semble assurée, il n’y a, a priori, pas de risque de pénurie. On prend déjà des précommandes des clients » poursuit-il.

« Le prix est fixé à 5 euros et restera à 5 euros partout. Exactement les mêmes, fabriqués par Lainière santé, se retrouvent sur internet au prix de 5,90 euros. On ne fait qu’une marge infime sur cette vente car, j’insiste, ce n’est pas le but : pour nous, c’est une action solidaire pour que le déconfinement se passe bien » (Ouest-France).

•• « Certes, nous vendons du tabac, des journaux, des timbres, des cigarettes électroniques… Mais depuis le début de la crise, nous proposons une offre plus large que d’habitude pour répondre aux attentes de notre clientèle , en milieu rural comme en milieu urbain » affirme Valérie Marsalaud, présidente des buralistes de la Haute-Vienne.

Par exemple, au Corona à Limoges, la buraliste a pris contact avec une librairie qui met des livres en dépôt-vente (photo). Dans d’autres secteurs, certains confrères ont aménagé un espace épicerie. C’est plus par plaisir que par contrainte que les clients pousseraient donc la porte des tabac-presse.

La chambre syndicale fournit à tous les buralistes du département, adhérents ou non, du gel hydroalcoolique (Le Populaire).

•• Dans les Pyrénées-Orientales, les premières commandes de masques sont d’ores et déjà parties. Pour un buraliste d’Argelès-sur-Mer, il s’agit sans conteste d’une bonne nouvelle. Le commerçant a réagi,  dès ce 24 avril,  en commandant un lot de 600 masques.

Cependant, tous les buralistes ne partagent pas son enthousiasme.  « Nous achetons ces masques à 2,79 euros pièce, mais si on veut faire un peu de marge, on est obligé de les vendre à 5,50 euros. Ça fait cher pour les clients » déplore ainsi un buraliste perpignanais.

« C’est vrai qu’ils sont un peu chers » concède l’Argelésien, « mais je ne compte pas faire trop de marge dessus. Je ne les vendrai pas plus de 5 euros (L’Indépendant).

•• Dans un bar-tabac de Toul (16 000 habitants, à une vingtaine de kilomètres de Nancy), si les recettes ont dégringolé dans toutes les autres activités depuis le début du confinement, « les ventes de tabac ont augmenté de + 30 % » assure la buraliste.

« Actuellement, le tabac est presque l’unique rentrée d’argent. Qu’en sera-t-il, une fois l’ouverture des frontières européennes ? Je ne suis pas certaine que les gens reviendront tout de suite boire un verre, ou acheter des confiseries pour les enfants. Par contre, je suis sûre que ceux qui sont revenus acheter des cigarettes à Toul parce qu’ils ne peuvent plus aller au Luxembourg y retourneront dès que la frontière sera rouverte ».

« C’est l’après-confinement qui va être très difficile, car hormis les très gros bureaux de tabac, les buralistes n’ont pas de trésorerie ». Son bilan global chiffré, elle le fera en mai. « Et là, il faudra se battre avec les assurances pour les pertes d’exploitation des activités arrêtées » (L’Est Républicain).

•• « Mon activité repose sur la vente de tabac, de journaux, de jeux à gratter et du Loto ainsi que de quelques objets accessoires comme de la carterie » explique la patronne d’un tabac-presse à La Chapelle-d’Andaine (3 000 habitants, au sud de l’Orne). Si les après-midis sont plus calmes que les matinées, la clientèle est là et fait un retour aux sources, notamment côté tabac.

« Il y a aussi plus de lecture, donc plus de vente de magazines en tous genres, les revues de jardinage ayant la cote. J’ai rarement vu certaines étagères de revues aussi vides. La demande est forte, surtout des mots croisés et fléchés ou équivalents ». Malgré le contexte, le chiffre d’affaires global se révèle plutôt stable, avec les ventes habituelles : « le fait que deux entreprises locales fonctionnent toujours y est aussi pour quelque chose » précise-t-elle.

« Je n’ai pas de soucis de livraison, sauf peut-être pour les timbres-Poste, un peu plus difficiles à obtenir. Tant que les approvisionnements sont assurés, tout va bien » (actu.fr).