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10 Mai 2020 | International
 

En Argentine les usines de fabrication de cigarettes sont à l’arrêt depuis le début du confinement, le 20 mars. Tout comme la plupart de l’industrie du pays. 

Et désormais, les huit millions de fumeurs du pays ont du mal à s’approvisionner.

•• « Les premières semaines, il restait du stock à écouler. Mais, actuellement, il n’y a plus rien à distribuer » explique Martin Blanes, président de la chambre argentine des distributeurs de tabac, dans Le Monde.fr.

•• En même temps, la production agricole de tabac y est bien active. « La récolte est presque terminée » précise Roque Lopez Fleming, gérant de la chambre des planteurs de tabac de la province de Salta, l’une des sept provinces productrices de tabac, située à l’extrême nord-ouest du pays.

Trois entreprises – dont les usines sont installées dans la province de Buenos Aires – se partagent l’essentiel de la fabrication de cigarettes dans le pays : Massalin Particulares (filiale de PMI), British American Tobacco et l’argentine Tabacalera Sarandi.

Près d’un million d’emplois dans le pays dépend de manière directe et indirecte de la filière tabac.

•• Selon des chiffres officiels, depuis le début du confinement, 40 % des fumeurs ont augmenté leur consommation de tabac dans la province de Buenos Aires, la plus peuplée du pays. Des files d’attente se sont créées ces derniers jours devant les rares magasins ayant encore des paquets en linéaires.

Face à cette pénurie, certains fumeurs se tournent vers le tabac à rouler, plus facile à trouver, d’autres réduisent drastiquement leur consommation … Mais sur Internet, les reventes de paquets et de cartouches explosent, à des prix souvent deux fois supérieur au tarif réglementé.  Alors qu’au moins 65 500 paquets de cigarettes de contrebande ont été saisis par la police en une semaine.

•• Les représentants de l’industrie du tabac appellent donc le gouvernement à permettre aux usines de cigarettes de reprendre la production au plus vite. « Nous avons eu un bon dialogue, nous attendons maintenant une réponse officielle » déclare Martín Blanes.

Le président Alberto Fernandez doit s’exprimer pour annoncer l’évolution des mesures de confinement – en vigueur jusqu’au 10 mai – et la reprise de nouvelles activités.

Si la production de cigarettes repart, Martin Blanes prévient qu’il faudra « au moins trente-six heures pour réapprovisionner en petites quantités les grands centres urbains, et sept à dix jours pour rétablir tout le processus ».