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16 Oct 2012 | Trafic
 

 Jusqu’ à maintenant, la technique du  « go-fast » n’était réservée qu’au trafic de drogue. Il s’agit de ces convois de véhicules roulant à très vive allure, les uns transportant des cargaisons de stupéfiants, les autres destinés à ouvrir la voie en leurrant les contrôles. Désormais, le « go- fast » est utilisé dans la contrebande du tabac. C’est ce que l’on vient d’apprendre de source douanière. A la lumière d’un article paru tout récemment dans « L’Alsace ».

« La Lorraine est une terre de passage de camions remplis de paquets à destination, principalement, de l’Angleterre et des Pays-Bas » explique Christian Leblanc, directeur régional des Douanes  à l’occasion d’ une interview au quotidien  .« Les cigarettes de contrebande entrent dans l’espace européen par la Grèce, les pays de l’Est, et suivent ensuite différents circuits pour arriver à destination. Ils passent par l’Allemagne ou l’Italie, et remontent plus au nord. Ce n’est pas simple pour nos services d’intercepter les convois ».

Quand ils y parviennent, les saisies s’énumèrent en tonnes, précise l’article, reprenant quelques opérations lourdes. 2010 : sur l’A6 à hauteur de Chalon-sur-Saône, interception d’une cargaison de 4,5 tonnes de cigarettes cachées derrière des surgelés ; puis, quelques semaines plus tard, 6 tonnes  trouvées au milieu d’un transport de poissons. 2011 : découverte par les douaniers nancéens  de 5,2 tonnes dans des rouleaux de papier.

Le procureur de la juridiction interrégionale spécialisée de Nancy (JIRS), Rémi Coutin, précise avoir traité « six ou sept dossiers de contrebande de cigarettes depuis 2008, alors que nous ne nous intéressons qu’aux saisies supérieures à 5 tonnes. Ça montre l’ampleur du trafic ». Ces prises ne représentent qu’une goutte d’eau dans le flot continu des camions qui empruntent les routes de l’est de la France.

« Un trafiquant de drogue risque une dizaine d’années de prison. Concernant le tabac, le risque est bien moindre », poursuit Christian Leblanc. Et ces filières criminelles agissent de plus en plus comme les réseaux spécialisés dans les stupéfiants : « On voit apparaître désormais des go-fast avec des voitures ouvreuses et des véhicules porteurs transportant entre 50 et 100 kg de tabac. Maintenant, les auteurs préfèrent multiplier les voyages. Si on leur saisit leur marchandise, ça leur fait moins mal. »