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15 Oct 2015 | Profession
 

Congrès 2016 Frédéric BarbierD’après l’AFP, les buralistes sont remontés et profitent de leur congrès annuel à Paris pour le rappeler. Dans leur ligne de mire, le paquet neutre porté par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, contre lequel ils prévoient une journée d’action nationale le 2 novembre.

« Nous ne comprenons pas que la France s’acharne à vouloir faire passer le paquet neutre (sans logo) et ne veuille pas, comme tous les autres pays, appliquer la directive européenne qui est de faire passer l’an prochain à 65% la taille des avertissements sanitaires et des photos choc sur chaque face du paquet, contre 30% et 40% sur une seule face aujourd’hui », rappelle Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes.

Selon lui, le paquet neutre est « un très mauvais signe pour l’avenir de la profession de buraliste ». « En 2014, 1 041 bureaux de tabac ont fermé pour défaillance en raison notamment de l’importance du marché parallèle qui s’élève à 26,3% et nous craignions que ces défaillances concernent 1.200 bureaux pour la fin d’année 2015 », prévient M. Montredon.

Ainsi, les buralistes ont décidé, au premier jour de leur congrès, de mener une journée d’action nationale le 2 novembre à Paris, Lyon, Marseille, Toulouse et Nantes pour protester contre le paquet neutre.

« Que les choses soient claires : nous ne demandons pas à Marisol Touraine de ne rien faire mais seulement de lutter contre le tabac au même rythme que les autres pays européens », lance le président de la Confédération.

Au sujet brûlant du paquet neutre s’ajoute celui du prix du tabac.

Après une augmentation de 40 centimes en octobre 2012, puis de 20 centimes en juillet 2013, la dernière hausse du prix des cigarettes est intervenue en janvier 2014, portant le prix du paquet le moins cher à 6,50 euros, et celui du plus cher, pour la marque la plus vendue (Marlboro), à 7 euros.

« Nous n’avons aucun retour de Bercy sur ce sujet. Nous ne savons pas ce qui nous attend potentiellement en janvier sur la fiscalité du tabac », regrette M. Montredon.

Christian Eckert, invité au congrès, ne pourra pas s’y rendre vendredi, car il sera « retenu à l’Assemblée dans les débats sur le projet de loi de finances », explique-t-on à son cabinet.

« Nous sommes surpris de cette valse d’hésitation et ce désistement. Cela marque un certain embarras », dit-on à la Confédération, selon l’AFP.

« Augmenter le prix de un euro ou faire passer le paquet de cigarettes à 10 euros comme certains le souhaitent n’est pas la solution, on se trompe de combat », assure-t-il.

Autre invité attendu au congrès, le député PS, Frédéric Barbier, qui doit remettre ces jours-ci un rapport sur l’avenir des buralistes. Selon lui, le paquet neutre doit être une « solution européenne et pas uniquement franco-française ». Il propose de « procéder à une harmonisation fiscale par le haut des prix à l’échelle européenne », et se prononce pour une hausse sur trois ans des marges des buralistes, au détriment de celle des fabricants.

« M. Barbier oublie qu’en France, ce n’est pas l’Etat qui décide des marges des entreprises mais les entreprises et que les prix sont libres », rétorque un des dirigeants d’un des principaux fabricants de tabac, qui a souhaité garder l’anonymat, à l’AFP.