On sait que l’essentiel de la prévention anti-tabac doit s’exercer au niveau des écoles et collèges. Avec des messages pertinents (et non ces caricatures de messages où tout est réduit en une enfantine bataille entre les « méchants » – les professionnels du tabac – et les « bons » – les anti-tabac -) et adaptés tant à la réalité de la société qu’à la psychologie adolescente.
On va voir comment les autorités vont réagir au phénomène des cigarettes en chewing-gum qui cartonnent dans certains collèges. En tout cas, dans la région de Nantes où le quotidien Ouest France de ce samedi 9 février est parti enquêter, sur ce qui rappelle les cigarettes-bonbons, désormais interdites, d’il y a quelque temps.
« Dans le monde des bonbons, on parle de produits one shot : une nouveauté chaque mois, chassée par une autre. Mais ces gommes, à l’apparence de cigarettes, restent un produit phare depuis un peu moins d’un an » explique un grossiste en confiserie. « Mais attention ! Interdit d’utiliser le mot cigarette … On parle de stick de chewing-gum ou de crayons ».
De fait, le produit serait difficile à trouver à la vente, amplifiant, par là même, l’engouement. « Incitatif et destiné aux enfants, je pense que c’est interdit », estime une buraliste. Pas exactement, répond curieusement Emmanuelle Beguinot, directrice du Comité national de lute contre le Tabagisme (CNCT) : « La loi Evin interdit la publicité et la promotion d’un produit du tabac. Là, on n’est pas franchement dans ce cas. C’est très borderline, comme on le voyait avec les cigarettes en chocolat. Il faudrait l’avis d’un juge car la jurisprudence est étoffée ».
Il est vrai qu’il est plus facile de stigmatiser les buralistes.