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12 Déc 2016 | Profession
 

Dans une interview à La Dépêche du Midi, les avocats de Luc Fournié (maîtres Georges Catala et Laurent Boguet) reviennent sur ce qu’ils évaluent comme un procès « vicié et inéquitable » (voir Lmdt des 10 et 11 décembre). Extraits. 

•• « N’importe quel citoyen aurait été bafoué dans ses droits. Aujourd’hui, on peut prendre 10 ans alors que l’accusation déclare au sujet de notre client, qu’il est un honnête homme… Autrement dit, l’honnête homme qui a voulu se défendre est considéré comme un meurtrier. 

•• « On ne peut pas imaginer la conduite d’un tel procès sans que l’on puisse voir la personne qui a agressé Luc Fournié. Car c’est quand même cette personne qui s’est rendue par effraction chez notre client. La moindre des exigences aurait été que l’on soit en présence de l’agresseur, Ugo Bernardon.
Or, au second jour du procès, on apprend que l’agresseur, témoin numéro 1, est en villégiature en Nouvelle-Zélande. Comment le parquet général, qui a le souci et l’obligation de citer des témoins, ne s’est pas soucié de savoir si cet homme était disponible le jour du procès ? Il n’était pas là. Le procès pouvait-il continuer de façon équitable ? Peut-on juger le comportement d’un agressé sans connaître le comportement de l’agresseur ?

•• « On assiste à une politique du parquet général en zigzag. En première instance, on dit à notre client, « vous êtes dans vos droits » et la veille du procès en appel, on apprend par un coup de fil tardif qu’un nouvel avocat général vient d’être désigné pour reprendre le dossier. Et comme par hasard, notre client est désigné comme meurtrier. Cela pose un problème à la fois juridique et de société.
Le parquet général nous a fait savoir, la veille de l’audience, que sa vision du dossier avait changé. Il soutiendrait désormais l’accusation, ne retenant pas la légitime défense.

•• « En réalité, les dés étaient pipés. Il ne nous appartient pas de commenter une décision de justice, dont l’alchimie (près de 6 heures de délibéré) nous échappe. Mais il est de notre devoir de dénoncer le fait que ce verdict est le résultat d’un procès parfaitement inéquitable. Car les thèses antagonistes de légitime défense ou d’autodéfense ne pouvaient être complètement débattues en l’absence du participant   principal ».