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3 Fév 2017 | Profession
 

À quelques jours des trois ans de Compte Nickel, Hugues Le Bret – cofondateur et président de la FPE (Financière des paiements électroniques) – se livre dans un long article de La Tribune Hebdomadaire.

Avec 491 000 clients à ce jour, la fintech qui a réalisé 20 millions d’euros de chiffre d’affaires, vise l’équilibre mi-2017 et 1 million de clients dans un an (voir Lmdt des 10 janvier 2017 et 8 décembre 2016). Extraits.

•• « Nous ouvrons 26 000 comptes par mois, on ne constate pas de baisse : Compte-Nickel est le numéro un des ouvertures de comptes en France, devant le premier des nouveaux entrants. Les banques en ligne ont mis vingt ans à gagner 2,5 % de parts de marché, nous avons conquis 0,7 % du marché en 34 mois d’existence »

•• La FPE a généré un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros en 2016, en croissance de 120 %. Elle prévoit de le doubler cette année.

L’entreprise, qui emploie 130 personnes, a poursuivi ses investissements en installant les bornes chez une centaine de buralistes chaque mois : 2 205 points de vente sont désormais équipés, 3 400 le seront fin 2017. « Nous atteindrons le point mort à 600 000 clients : nous serons donc rentables à la fin du premier semestre 2017, y compris avec nos investissements de plusieurs centaines de milliers d’euros par mois. Notre priorité, c’est d’arriver à l’équilibre et d’atteindre 900 000 à 1 million de clients à la fin 2017 », assure Hugues Le Bret. Un cap symbolique, puisque c’est aujourd’hui le nombre de clients d’ING Direct et de Boursorama, les deux leaders de la banque en ligne, à la clientèle davantage « CSP+ », commente l’article.

•• « Certains croient que nous sommes encore une sous-banque pour les pauvres ! Notre marché, c’est l’ensemble de la population. Au départ, nous voulions bancariser les interdits bancaires. Finalement, notre cœur de cible n’est pas celui-ci ou les surendettés : 60 % de nos clients sont représentatifs des 45 % de Français qui dépassent leur autorisation de découvert au moins une fois par trimestre. Il y a deux France, l’une qui accède au crédit et dispose d’un patrimoine immobilier et financier, et l’autre moitié de la population qui veut juste pouvoir payer et être payée »

•• La banque « nouvelle génération » prétend « offrir une prestation technologique qui permet au client de prendre le contrôle ». L’arrivée au printemps d’Orange Bank, aux objectifs plutôt conservateurs (2 millions de clients à terme, dans dix ans), ne lui fait pas peur, considérant que tous les nouveaux entrants contribuent à ouvrir davantage le marché. « Nous voyons arriver des gens plus aisés qui cherchent le meilleur service, un parcours client plus simple et plus transparent », fait valoir l’ancien banquier reconverti en « startupper ».

Compte-Nickel, qui n’a pas encore eu les honneurs du classement des fintech les plus innovantes de KPMG (où figurent Lendix, Leetchi et Fluo), ne se laisse pas intimider par les startups étrangères championnes du buzz, comme la britannique Atom Bank ou l’allemande N26, qui s’est lancée en France et a réalisé une importante levée de fonds en juin (40 millions de dollars), « mais nous avons beaucoup plus de clients, et pour 65 % d’entre eux, c’est leur compte principal ».

« Les modèles gratuits ou à primes à l’ouverture des comptes, fondés sur le « crossselling », sont moins prometteurs et ont des coûts d’acquisition de clients élevés. Nous sommes la seule « néobanque » avec un vrai modèle et la plus prometteuse en Europe. Parmi les fintechs, dans le domaine « BtoC » grand public, nous serons celle qui sera rentable le plus vite : en trois ans, tandis que la moyenne est à sept ans ».

•• Pour l’instant, Compte Nickel reste concentré sur la France : « on a une telle profondeur de marché et une telle croissance … ». Et ouvrir un marché à l’étranger représenterait un gros investissement à financer, « ce serait un foyer de perte à 20 millions d’euros ».