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10 Août 2016 | Profession
 

Compte Nickel RyadDans sa série d’été « Ceux qui font », Le Monde daté du 10 août dresse le portrait du cofondateur du Compte Nickel (voir Lmdt du 25 mai ainsi que des 5 et 6 juillet) , Ryad Boulanouar, « l’homme qui a contourné les banques ». Extraits.

•• « Ryad Boulanouar se souviendra toujours de ce jour de septembre 2001, où son conseiller bancaire l’a convoqué pour découper sa carte bleue sous ses yeux. Cet ingénieur informaticien, féru de technologies, vient alors de lancer une entreprise de monétique. Les débuts sont difficiles. Rapidement, son épargne s’épuise, son compte courant se vide, le découvert se creuse et sa carte finit par se faire avaler.

« À partir de là, je me suis toujours dit que, un jour, je proposerais à tous, exclus ou non, une solution de paiement simple, économique et qui ne nécessite pas de mettre les pieds dans une agence. D’où le nom originel de NoBank », explique Ryad Boulanouar au Monde

•• « Un compte bancaire sans banque, il fallait y penser », poursuit l’article qui décrit le principe : un bureau de tabac partenaire avec une pièce d’identité, 20 euros et son numéro de portable pour ouvrir un compte Nickel qui permet retraits et paiements comme n’importe quel autre compte. Mais sans aucun découvert … « un pousse-au-crime pour consommer toujours plus », argue Ryad.

Il fallait bien la rencontre, entre 2011, avec Hugues Le Bret, un ex-employé de la Société générale, mis au ban pour avoir publié un livre sur l’affaire Kerviel et une équipe complétée par un spécialiste du marché du paiement (Michel Calmo) et un autre du marketing (Pierre de Perthuis) « pour lancer ce service qui a nécessité trois longues années d’allers-retours avec les autorités de régulation – pour aboutir à un dossier de 4 800 pages –, de pépins avec des prestataires, de relations parfois tendues entre associés et de levées de fonds épiques ».

•• Retour sur Ryad Boulanouar qui a domicilié son entreprise dans le Val-de-Marne tout en choisissant de s’installer en Belgique. Pour des raisons un peu fiscales : « j’ai déménagé en 2010, juste après avoir payé 1,3 million d’euros au fisc lors de la vente d’une de mes sociétés. Le solde m’a permis d’acheter une maison à Bruxelles et d’investir 2,5 millions d’euros pour lancer le compte Nickel ». Mais pas seulement : « je suis parti car j’ai toujours été considéré comme un Français de seconde zone. Je ne voulais pas que mes filles subissent cela », confie l’entrepreneur, qui peste de se faire, à 42 ans, contrôler par la police lorsqu’il arrive de Bruxelles à la gare du Nord à Paris.

•• Exilé ou pas, Ryad Boulanouar « simplifie pourtant la vie de 310 000 personnes en France (45 % sont salariés, 30 % demandeurs d’emploi) qui ont déjà souscrit à l’offre, deux ans et demi après son lancement en février 2014 ».

De plus « au rythme actuel, l’entreprise franchira le cap des 500 000 clients en fin d’année. Parce que cette bonne idée s’appuie aussi sur un puissant réseau de 1 600 bureaux de tabac partenaires » … « Notre solution permet de lutter contre l’exclusion bancaire, tout en créant de l’emploi, puisque nous serons à 200 contrats à durée indéterminée – CDI – fin 2017. Mais pour que cela soit possible, nous devons gagner de l’argent. Et nous en gagnons … et en plus, on emmerde les banques ».