Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
29 Sep 2013 | Vapotage
 

Le correspondant de Sciences et Avenir à Pékin a rencontré Hon Lik, l’inventeur de la cigarette électronique. Un personnage « plutôt » atypique, mais que le succès de son innovation n’a pas rendu millionnaire. Toujours dans le business de la e-cigarette (associé au groupe Dragonite International), il travaille actuellement à de nouveaux concepts, comme le e-narguilé pour les marchés du Maghreb et du Moyen-Orient. L’inventeur chinois revient sur la genèse de sa création et donne son point de vue sur les polémiques actuelles. 

• « Moi-même étant auparavant un gros fumeur et connaissant bien les effets nocifs associés, je me suis dit que je ne pouvais pas continuer ainsi. J’ai essayé les patchs de nicotine mais la diffusion lente dans l’organisme ne m’a pas plu. Je me suis mis alors à réfléchir à un moyen de créer une vapeur contenant de la nicotine qui soit proche de la fumée de la cigarette mais qui ne soit pas aussi nocive pour l’organisme. En 2001, j’ai travaillé sur une vaporisation par ultrason mais les gouttelettes formées étaient trop grosses pour ressembler à de la fumée de tabac …
J’ai finalement opté pour l’utilisation d’une résistance chauffante qui offre de meilleurs résultats. Le challenge fut ensuite de réussir à miniaturiser le mécanisme à l’échelle d’une cigarette et d’arriver à doser correctement la nicotine tout en trouvant des parfums adéquats, à bases d’additifs non nocifs. C’est ainsi que j’ai déposé un premier brevet en 2003, en Chine
».

• « J’étais persuadé que mon invention serait bien accueillie et qu’en deux à trois ans, nous aurions pu monter des circuits de fabrication et de distribution adaptés, j’étais naïf… Les industriels du tabac m’ont vu comme une concurrence à contrer, les autorités sanitaires se sont montrées très suspicieuses et les groupes pharmaceutiques n’étaient pas intéressés. Tout est très différent maintenant.

• « Aujourd’hui, la majorité des fabricants ne sont pas des professionnels de la santé ni des grands groupes internationaux capables de respecter des normes de qualité strictes. Ce sont de petites structures qui fabriquaient auparavant des gadgets en tous genres et qui se sont placées sur une niche porteuse. C’est pour cela que les résultats des tests ne sont pas bons car, en principe, tout est contrôlable dans mon invention, les composants, les additifs utilisés, la température de vaporisation…

• « Moi, j’espère vraiment que les grands groupes pharmaceutiques mondiaux vont se lancer dans la fabrication de cigarettes électroniques et que les autorités comme la FDA aux États-Unis vont continuer à imposer des normes de plus en plus serrées pour que le produit soit le plus sain possible ».

Cela dit, Honk Li reste très discret sur les projets de rapprochement avec un groupe cigarettier … Imperial Tobacco (voir nos deux informations du 6 septembre).