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16 Avr 2015 | Vapotage
 

VapoteurUne étude norvégienne parue récemment  (voir Lmdt du 14 avril) met en garde contre les dangers du vapotage passif au même titre que le tabagisme passif. Dans une interview à Paris Match, Jean-François Etter (professeur de santé publique à l’Université de Genève)   le mécanisme d’amplification de la rumeur, dangereuse en termes de santé publique et ouvre, plus largement, le débat de la place de la nicotine dans la loi. Extraits …

• « Ce n’est pas une étude mais une revue de littérature scientifique. Et elle est plutôt rassurante. Elle rapporte que le risque de cancer lié à la cigarette électronique est négligeable, et que les risques en général sont faibles. Le risque lié au vapotage passif est évoqué dans un petit paragraphe et se base sur deux études seulement, l’une grecque, l’autre espagnole, les auteurs admettant eux-mêmes que les conditions ne sont pas du tout contrôlées puisque les gens étaient chez eux ».

• «  On a une couverture médiatique sélective qui ne prend qu’une phrase du rapport alors que l’ensemble est plutôt rassurant. C’est un phénomène intéressant mais c’est très négatif du point de vue de la santé publique parce qu’on est en train de couler une alternative au tabac. De plus en plus de personnes croient aujourd’hui que la cigarette électronique est tout aussi dangereuse que le tabac. On constate déjà en Angleterre un tassement du nombre des utilisateurs de cigarettes électroniques. Cela a aussi un impact sur le législateur. Ce n’est pas innocent car c’est maintenant que l’on planche sur les réglementations aux Etats-Unis et en Europe ».

• « La notion de réduction des risques est soit rejetée par principe soit incomprise. C’est un peu l’idéologie absolutiste selon laquelle il ne faut pas consommer du tout le produit (la nicotine) et qu’il n’y a pas d’autre solution. Du coup, on met tous les produits au même niveau tant qu’ils contiennent de la nicotine ».

• « Les patchs de nicotine, eux, n’ont pas été dénigrés … parce qu’ils ont été prescrits par les médecins. Là, on a un produit où il y a une notion de plaisir liée à une substance addictive, la nicotine. C’est un débat de société important sur la place de la nicotine dans la loi. Cela va au-delà des données scientifiques, c’est un débat philosophique ».