L’avis du Haut Conseil de Santé publique (HCSP) sur la cigarette électronique a été publié ce mercredi 28 mai.
« Oui » … La cigarette électronique peut être considérée comme « un outil de réduction des risques du tabagisme, dès l’instant où le fumeur de tabac a recours à l’e-cigarette pour arrêter de fumer », indique l’avis.
Mais … Au vu de l’analyse de la littérature internationale sur le sujet, le HCSP conclut, pour l’instant, qu’il n’y a « pas d’efficacité significativement plus importante par rapport aux substituts nicotiniques ». Et, d’ailleurs, précise François Bourdillon, président de la commission prévention du HCSP : « pour l’heure, il n’y a pas de preuve que l’e-cigarette conduise à l’arrêt du tabac, car la majorité des utilisateurs vapote et fume en même temps ».
Verdict : « la cigarette électronique pourrait avoir un faible impact sur la morbidité liée au tabac si les vapoteurs continuent à en fumer simultanément ».
Par ailleurs, le Haut Conseil de la Santé publique met en garde sur « le risque d’entrée en addiction nicotinique des adolescents et leur détournement vers le tabagisme ». Le HCSP pointe aussi le risque de la re-normalisation du tabagisme et de l’usage de nicotine sous toutes ces formes, en particulier, insiste l’avis du HCSP, « dès lors que de puissants intérêts commerciaux s’emparent de cet outil ».
Le HCSP recommande, entre autres, une observation périodique des modes de consommation ainsi que du sevrage et invite les établissements publics à inscrire l’interdiction du vapotage dans leur règlement intérieur.
Cet avis va-t-il peser dans sur les décision de Marisol Touraine quant au cadre réglementaire de la cigarette électronique ? C’est en tout cas la MILDT qui a annoncé l’avis : sa présidente Danièle Jourdain-Menninger avait saisi le HCSP suite à l’enquête de l’OFDT sur la cigarette électronique (voir Lemondedutabac du 13 février).