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24 Fév 2016 | Vapotage
 

FIVAPEDans un communiqué, la Fivape (Fédération Interprofessionnelle de la Vape) dénonce les conclusions de l’avis, publié ce jour (voir Lmdt du 24 février), par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), « relatif aux bénéfices-risques de la cigarette électronique ou e-cigarette étendus en population générale ». Nous le reproduisons intégralement.

« Constatant que « la lutte contre le tabac est la priorité » et qu’« il ne faut pas se tromper d’ennemi », l’avis du HCSP aboutit pourtant au résultat inverse, en minimisant et en négligeant les bénéfices des produits de la vape.

En dépit de ses ambiguïtés, le HCSP admet que la cigarette électronique « reste un outil de réduction des risques et des dommages du tabagisme », évoque le fait que « les e-liquides présentent l’intérêt d’annuler, ou de significativement réduire, les risques de survenue de graves pathologies, de cancers principalement », ainsi que la constitution d’une « catégorie inédite de délivrance de nicotine », laissant à penser que la position de la Fivape, appelant à une réglementation spécifique des produits de la vape – ni produit du tabac, ni médicament – commence à germer.

Toutefois, alors que les chiffres de la prévalence tabagique sont catastrophiques en France, jamais le HCSP n’ose tirer les conclusions qui s’imposent : la vape est un produit nouveau qui appelle à être accompagné et aidé plutôt que d’être stigmatisé, et ce face à la première cause de décès évitable dans notre pays. Quel autre dispositif que la vape peut aujourd’hui se targuer d’avoir sorti 400 000 Français de leur tabagisme, 1 million selon les chiffres de la Commission européenne ?

Kafka au pays de la cigarette électronique : l’imbroglio des lieux publics

 Pour parachever de maintenir les Français dans leur tabagisme, le HCSP propose d’interdire le vapotage sur la base de l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif, tout en reconnaissant que « les risques liés au vapotage passifs sont nuls ou extrêmement limités pour les tiers », et que cette recommandation pourrait malencontreusement laisser penser, « aux yeux de la population générale », que la vape est assimilable au tabac. Dit autrement, cela revient à expliquer qu’il vaudrait mieux mentir aux Français sur la réalité de la vape, car son sacrifice permettrait, « peut-être », de lutter efficacement contre le tabagisme !

Contraire à l’avis du Conseil d’Etat de 2013, selon lequel l’interdiction de fumer dans les lieux à usage collectif n’est ni directement applicable ni directement transposable à la cigarette électronique, car « disproportionnée », la position du HCSP fait donc peser une menace grave pour l’ensemble des vapoteurs, assimilés à des fumeurs, ainsi que pour les lieux de vente des produits de la vape. Les magasins spécialisés doivent pouvoir continuer de faire tester la vape, afin de permettre aux fumeurs de s’orienter vers une alternative infiniment moins dangereuse.

Refonder les politiques de lutte contre le tabagisme en France

La Fivape regrette une nouvelle fois l’absence d’impartialité à l’égard de la vape et des usagers et professionnels qui la font vivre tous les jours. Réglementation relative aux mineurs, publicité, indépendance de la Fivape à l’endroit des majors du tabac, « dénormalisation » du tabagisme, directive européenne, analyse des comportements des vapo-fumeurs… : chacun des enjeux clés de la vape mérite un débat approfondi. Malheureusement les travaux et l’avis du HCSP restent très en dessous des exigences requises par le service de l’intérêt général.

Pour la Fivape, la cigarette électronique appelle à repenser en profondeur les politiques de santé publique de lutte contre le tabagisme, afin de ne pas tuer dans l’œuf une innovation susceptible de stopper l’hécatombe du tabagisme. A l’inverse du Royaume-Uni et du rapport du Public Health England (août 2015), la France persiste à ne pas saisir les opportunités de la vape, au détriment de la vie des fumeurs et des recommandations de milliers de professionnels de santé ».