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29 Oct 2015 | Vapotage
 

AiduceL’appel des 120 médecins en faveur de la cigarette électronique (voir Lmdt du 28 octobre) aura mis les projecteurs médiatiques sur les « Premières Rencontres de la Vape en France » qui se sont tenues ce mercredi à Paris (voir Lmdt des 19 et 27 octobre) mais qui ont mobilisé, en revanche, une petite assistance.

FIVAPELe tabacologue Philippe Presles (SOS Addictions), à l’initiative de cet appel, aura été l’excellent animateur de cette journée destinée à dénoncer un certain rejet de la cigarette électronique par les pouvoirs publics et les associations anti-tabac en France. « Les gens ont peur de la cigarette électronique, alors que c’est un outil fantastique pour arrêter de fumer. Depuis plus de 10 ans que la cigarette électronique existe, nous en sommes à zéro mort et zéro malade ».

Philippe Presles« Notre rôle de médecin est de prescrire la cigarette électronique, quelle que soit notre spécialité », a-t-il précisé ; « le doute est terrible et … d’une toxicité effroyable », en faisant référence à d’autres peurs comme la vaccination et la récente étude de l’OMS sur la viande « cancérogène » (voir Lmdt du 26 octobre). « Merci, l’OMS … Avant de décrier, il faut mesurer les enjeux » et son intervention, très didactique, a alors détricoté la longue liste des « fausses idées ».

« C’est la dose qui fait le poison » a-t-il précisé concernant la présence de molécules ou de produits chimiques relevés à travers différentes études (« les aldéhydes sont des molécules naturelles qui sont loin d’être en doses toxiques dans l’e-cigarette » ; « les arômes sont seulement captés par le nez » ; « le propylène glycol apporte l’humidité et et crée la vapeur d’eau »).

Philippe Presles concède qu’on n’a jamais autant appris sur la nicotine que depuis l’apparition de la cigarette électronique : « on a mélangé le monoxyde de carbone et la nicotine, mais c’est un discours trompeur. La nicotine stimule le passage de l’acétylcholine (neuromédiateur dans le système nerveux) et apporte du plaisir ». Oui, il y a dépendance, « parce que l’humain ne peut pas vivre sans un système de récompense »; ce qui est à différencier de l’addiction qui pousse à consommer un produit « qui tue ».

A ce propos, Philippe Presles pointe aussi le doigt sur une erreur des politiques de santé publique dans leur discours auprès des jeunes : « vous allez être accro tout de suite (…) or, Il faut leur expliquer que la dépendance/ addiction va arriver … mais vous ne savez pas quand ».

Le geste ? : « on peut aller loin sur cet argument… » ; la « dénormalisation » (l’interdiction) plutôt que la prévention ? « ça ne marche pas chez les êtres humains ! ».

Conclusion : « On peut s’engager sur la cigarette électronique dès maintenant avec ce qui existe, sans attendre des études qui viendront dans 20 ans. En la prescrivant, on obtient des résultats rapides, et plus efficaces qu’avec les substituts nicotiniques. Et s’il y a rechute (c’est normal, le cerveau se lasse), je conseille de changer les arômes ».

C’est pour cela qu’il faut des points de vente qui offrent du choix et des conseils.