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25 Août 2020 | Profession
 

Repreneuse de l’ancienne activité de cigares Navarre (voir 22 décembre et 16 juin 2013) l’entreprise Hedon Cigares (cigares de Navarrenx) a accueilli ses derniers visiteurs, ce vendredi 21 août. Elle est touchée par un décret d’expulsion, promulgué le 8 juillet dernier. 

C’est une histoire compliquée et un peu triste que nous relate Sud-Ouest.

•• Le propriétaire du bâtiment est Alexandre Frontère. Il est le fils de l’ancien propriétaire de l’entreprise, Thierry Frontère, décédé en 2016 (voir le 22 juin 2016).

À Sud-Ouest, il relate des relations conflictuelles avec l’actuel dirigeant, Renato Angiolillo. Alexandre Frontère a décidé de l’attaquer en justice pour de nombreux loyers impayés. Une seconde procédure judiciaire est en cours, initiée cette fois par Renato Angiolillo. Il accuse, à son tour, le propriétaire de l’immeuble de ne pas entretenir le bâtiment.

« Les deux premiers jugements ont été rendus en ma faveur » assure Alexandre Frontère. Mais le patron d’Hedon Cigares a fait appel de ces deux décisions.

•• Renato Angiolillo est un homme d’affaires italien, arrivé dans la région il y a sept ans.

Il avait noué une relation forte avec l’ancien dirigeant de l’entreprise, Thierry Frontère. Au moment du décès de ce dernier, il reprend les rênes de l’entreprise. Le cigare de Navarrenx est alors connu internationalement : Thierry Frontère, avant sa disparition, était invité régulièrement sur des salons à l’étranger pour présenter ce produit unique : le cigare béarnais fabriqué en Béarn.

•• En 2016, la reprise de l’entreprise engendre d’importants changements. Christophe Congues, agriculteur à Moumour et actuel dirigeant d’Euralis, produit le tabac qui est utilisé dans les locaux de l’établissement pour rouler les cigares. Mais, dès 2017, il ne souhaite plus travailler avec Renato Angiolillo, pour des raisons financières. Il poursuit, lui aussi, en justice l’homme d’affaires italien.

Une autre affaire judiciaire vient s’ajouter à ces poursuites. Chrystelle Hébert, responsable de la manufacture de juin 2016 à juillet 2019, poursuit Renato Angiolillo au conseil des prud’hommes. Cette dernière conteste un licenciement pour raisons économiques.

•• Sud-Ouest rappelle que fort de ses expériences dans de grandes entreprises, Thierry Frontère avait apporté sa rigueur professionnelle, issue d’autres secteurs.

Le cigare de Navarrenx a fait le tour du monde et dans son petit local, l’entreprise béarnaise s’était imposé et développé. « Avant la reprise en 2016, je vendais autant de Marlboro que de cigares », atteste Jérôme Recapet du tabac de Navarrenx (et président de la fédération départementale des buralistes).

« C’est la fin d’une belle aventure », regrette-t-on en ville.