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19 Mar 2021 | Profession
 

Ventes maintenues, contrebande décomplexée. En un an, la crise sanitaire n’a pas freiné la consommation de tabac dans la Marne, l’Aisne et les Ardennes. Un dossier de deux pages dans L’Union de ce 18 mars.

•• « Au moment de la fermeture des frontières, les gens se sont réapproprié le marché français du tabac. Il est difficile d’estimer si c’est le confinement ou la crise qui est à l’origine de l’augmentation de la consommation de tabac » explique Alain Sauvage (trésorier de la Confédération, président de la fédération des buralistes de la Marne et de la région Est), « pour autant, la crise a bien évidemment eu un impact sur les volumes de tabac ».

Autre constat : « il y a eu une rupture de stocks et en cas de nouveau confinement comme celui de mars 2020, on a anticipé ». »

•• Début mars, les Douanes de Reims (voir 10 mars 2020) qui couvrent les Ardennes et la Marne, ont fait leurs comptes : au cours des deux premiers mois de l’année, les équipes douanières ont connu une hausse des saisies de … 850 % par rapport à la même période en 2020.

Dans cette zone frontière, les agents identifient deux types de trafic de tabac : les achats réalisés au-delà des seuils par les résidents frontaliers et les courants de fraude régionaux, nationaux voire internationaux ;

•• Moins de vingt minutes suffisent aux habitants de Charleville-Mézières pour rallier la commune belge de Pussemange.

Les habitants du village ardennais de Gespunsart, eux, ne mettent pas plus de deux minutes … Selon le propriétaire d’un point de vente de tabac installé à 50 mètres de la frontière, côté belge, si la tentation est grande d’acheter au-delà de la quantité autorisée, « seulement 20 % prennent le risque , avec les 80 % restant, il n’y a aucun problème ».

Ce mercredi à partir de 13 heures, les clients, un peu trop nombreux, ont été invités à patienter dehors. Les voitures sont immatriculées en France, souvent dans les Ardennes ; en Belgique ; des Parisiens ont fait le plein… L’épidémie de Covid-19 a changé certaines habitudes constate le vendeur: « les personnes âgées plus sensibles à la maladie sortent moins par peur d’être malades. Elles envoient des jeunes de leur famille, ou des amis, pour acheter des cigarettes. »

•• Mais la fraude au tabac entre la France et la Belgique revient aussi aux bandes organisées. « Au mois d’octobre, sur la E411, nous avons intercepté une camionnette remplie de 76 000 cigarettes contrefaites. Le tout devait être envoyé vers la France. Dans la foulée, quatre usines illégales de cigarettes ont été démantelées en Belgique (voir 4 février 2021).  Une autre fois, c’était 110 kilos de tabac qui étaient saisis dans des conditions similaires » explique les agents douaniers de Reims.

Des organisations mafieuses prennent de plus en plus de place : « Et nous ne savons pas toujours comment nous y prendre. Lorsque les véhicules roulent à 180 km/h sur l’autoroute, phares éteints, c’est très compliqué. »

Le 9 janvier dernier, à l’occasion d’un contrôle routier réalisé à proximité de la frontière franco-belge dans les Ardennes, des agents des douanes de Charleville-Mézières ont saisi 165 kilos de tabac à bord d’un véhicule conduit par un individu de retour du Luxembourg et parti pour rentrer chez lui, près de Reims (voir 14 janvier 2021 et 9 novembre 2020).