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1 Oct 2020 | Observatoire
 

Le chanvrier creusois Jouanny Chatoux a entamé, ce mardi 29 septembre, sa deuxième récolte de CBD. Alors que la mission d’information sur les différents usages du cannabis est toujours en cours (voir 23 juillet), il espère que cette récolte puisse faire évoluer l’idée d’une filière française, selon un reportage de France 3 Nouvelle Aquitaine.

Pour sa deuxième année de test, Jouanny Chatoux a vu grand : 15 hectares de chanvre, dont 3 sont récoltés à la main spécialement pour la fleur.  Sur son terrain de Gentioux-Pigerolles (Creuse, sur le flanc sud du plateau de Millevaches) le cannabis est 100 % « sans THC mais riche en CBD ».

•• Les aléas climatiques n’ont pas eu d’effet sur la récolte : « nous en sommes à 25 kilogrammes par hectare », précise-t-il. En tout, il espère récolter entre 200 et 300 kilogrammes de fleurs à haute valeur. Le tout pour « la beauté du geste » … Pour l’instant, s’il a le droit de produire, Jouanny Chatoux ne peut ni vendre la fleur, ni la transformer. Il ne peut que l’exporter.

•• Malgré deux ans d’investissement matériel et humain, il stocke, et ne voit rien venir du côté de la législation. La mission d’information sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis a rendu, mi-septembre, un rapport d’étape concernant l’usage thérapeutique (voir 17 septembre). Un des volets concerne la filière de production : « les conditions de développement d’une filière française ».

Co-présenté la semaine dernière par le chanvrier et le président de l’agglomération du Grand Guéret, Éric Corréia, ce projet de filière française a reçu, devant cette même commission parlementaire, un accueil très favorable.

« L’audience à l’Assemblée s’est très bien passée car nous étions devant des députés qui défendent l’idée du cannabis thérapeutique », assure l’élu local avant de déplorer l’immobilisme parlementaire : « malgré la force de ces députés, rien ne bouge. On peut se poser des questions. Même le président de la République a dit, il y a un an, être en faveur de l’usage médical mais également pour ouvrir des filières de production locales à la Réunion et en Creuse. »