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31 Jan 2021 | Observatoire
 

Interpellé le 23 décembre dernier pour avoir vendu des e-liquides au CBD, le patron d’une boutique d’e-cigarettes de Saint-Maur-des-Fossés a pu reprendre son activité,  ce vendredi 29 janvier, après la levée des scellés par la police.

L’affaire s’est déclenchée quand la police a débarqué dans la boutique, après avoir interpellé un client qui fumait son joint dans la rue. Dans ses poches, les fonctionnaires avaient trouvé des produits au CBD, rapporte Le Parisien.  Direction la boutique, le vendeur est placé en garde à vue, le gérant aussi, les produits saisis. Le patron va passer 96 heures en garde à vue.

•• Selon le parquet de Créteil, pareille affaire — la seule en cours dans la juridiction — est effectivement assimilée à du trafic de stupéfiants. Dans ce cadre, la police a également perquisitionné au domicile du gérant.

Le commerçant, qui détient une première boutique de vape en Seine-et-Marne, s’était lancé depuis trois semaines. « Un fournisseur pour la cigarette électronique, en qui j’ai toute confiance et avec lequel je travaille depuis des années, m’a suggéré ces produits. J’ai voulu essayer » explique-t-il. Alors il installe un coin CBD dans une vitrine, sur le comptoir : « les fleurs séchées étaient vendues dans des pots opaques. J’avais les analyses, les factures, tout était légal. »

•• Sauf que dans les huit pots saisis, certaines teneurs seraient au-dessus du taux autorisé. Des analyses sont encore en cours, selon le parquet de Créteil.

Le fournisseur a été mis en examen pour trafic de stupéfiant et placé sous contrôle judiciaire. L’instruction se poursuit. Le patron de la boutique est libre, sous le régime de témoin assisté. Et de s’étonner néanmoins de cet épisode, quand certains de ses concurrents auraient eux aussi franchi le pas du CBD : « on en trouve partout. Même les buralistes s’y mettent « .

•• Le CBD représentait « 10 % de son chiffre d’affaires ». Lequel est mis à mal : il estime à 20 000 euros la perte subie, avec un mois de fermeture en pleines fêtes de fin d’année. Mais il craint surtout une fermeture administrative de trois mois.

En 2018, le premier coffee-shop du Val-de-Marne avait ouvert à deux pas de la gare RER Saint-Maur-Créteil, et avait tenu dix jours, avant de devoir fermer, après les reproches formulés par le maire. Le gérant et son employé avaient été poursuivis devant le tribunal.

Le premier avait dû payer une amende de 15 000 euros, son vendeur, 2 000 euros et la boutique n’a jamais rouvert.