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27 Juil 2018 | Profession
 

En l’espace d’une semaine, deux boutiques vendant du « cannabis light » à Dijon ont été fermées et leurs propriétaires mis en examen (voir Lmdt des 11 et 16 juillet ainsi que du 11 juin). 

Mais France Bleu Bourgogne a mené une enquête rapide et, en moins d’une heure, a pu trouver un buraliste qui ne s’est pas fait prier pour vendre un sachet d’un gramme et demi de « fleurs de CBD » issues de plans de cannabis.

Ce qui a provoqué une réaction du Procureur de la République de Dijon.

•• « C’est légal » a affirmé, pour sa part, le buraliste qui a vérifié avec son fournisseur la limite de THC dans ses produits au CBD (0,20%). Le paquet précise 0,16% de THC, mais en l’occurrence … c’est le fait qu’il s’agisse de fleurs de cannabis qui rend le produit illégal.

•• « Il est illégal de vendre des fleurs et des feuilles de cannabis, qu’on l’appelle CBD ou autre, et peu importe sa teneur en THC » rappelle fermement Éric Mathais (procureur de la République de Dijon). « Une dépêche de la Direction des Affaires criminelles et des Grâces du ministère de la Justice, en date du 23 juillet 2018, rappelle au niveau national les règles juridiques en la matière. La législation est la même pour les boutiques spécialisées que pour les vendeurs de tabacs. Nous allons procéder à des vérifications dans les bureaux de tabac » précise-t-il encore.

•• « Il y a un flou juridique » déplore Fabienne Aouidat (présidente de la chambre syndicale des buralistes de La Côte-d’Or), « c’est vraiment très compliqué ! Aujourd’hui nous nous plions aux règles prônées par le procureur de la République ».

Des règles qui commencent à faire leur effet puisque plusieurs buralistes, rencontrés par France Bleu, ont expliqué avoir retiré les fleurs de cannabis de leurs étagères quand ils ont appris la fermeture de deux boutiques spécialisées à Dijon.

•• « La vente de fleurs de cannabis est assimilée à du trafic de stupéfiants », appuie le procureur Mathais, « les buralistes qui sont pris à le faire risquent la perte de leur licence, en plus des poursuites judiciaires ».

•• Dans un message aux buralistes – Le Lien – diffusé hier soir, la Confédération revient sur le sujet : « nous recommandons aux buralistes de ne pas vendre de CBD tant que la réglementation ne sera pas éclaircie.

« C’est un principe de précaution vis-à-vis des 25 000 buralistes qui disposent d’un contrat de gérance très strict » (voir Lmdt des 21 et 15 juin).