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8 Août 2018 | Profession
 

Le feuilleton continue.

Comme à Paris (voir Lmdt du 16 juillet), Dijon (voir Lmdt du 2 août), Reims, Evreux (voir Lmdt du 7 août) … les fermetures de commerces proposant des produits au « cannabidiol » s’enchaînent sous la pression des autorités. 

En Moselle, aussi. 

•• Elie a baissé le rideau à Saint-Julien-lès-Metz après avoir reçu deux fois la visite de la police et il a rapatrié son stock de marchandises au Luxembourg. Sabrina, à Metz, a retiré tous ses produits dérivés, des rayons de son épicerie, « qui devait lui permettre d’ouvrir un restaurant attenant au mois de septembre ».

À Thionville, les autorités judiciaires ont sévi après avoir découvert dans la presse l’ouverture de deux nouvelles boutiques. Les deux commerçants ont passé quelques heures en garde à vue, ce lundi 6 août, selon Le Républicain Lorrain.

•• Les instructions tombées de la Chancellerie (voir Lmdt du 27 juillet), le procureur général de Metz, Jean-Marie Beney, les résume à sa façon : « Tout ce qui est à destination des particuliers est interdit. C’est l’analyse faite par le ministère de la Justice. Nous appliquons les consignes. »

•• Déboussolés par la situation – « on nous a laissés nous installer et maintenant on nous tape dessus en nous faisant passer pour des trafiquants de drogue » – certains commerçants mosellans viennent de créer le Syndicat des Compagnons du CBD, « pour leur permettre d’être un interlocuteur et d’engager le dialogue » avance leur avocat, maître Vincent Guiso.

Ses clients espèrent « obtenir un cadre réglementaire pour travailler. Preuve de leur bonne foi, ils ont défini des bonnes pratiques pour faire partie de leur association. C’est, par exemple, ne pas se présenter comme un coffee-shop, ne pas tromper les clients, ce qui sous-entend de ne pas présenter leurs produits comme quelque chose de thérapeutique… »

L’association veut également travailler avec une filière de production sûre. Deux producteurs font partie de la nouvelle entité.

Leur avenir se jouera peut-être au niveau européen, selon Vincent Guiso : « sur le fond, il n’y a pas d’argument décisif permettant de dire que le droit français est cohérent, sur ce sujet, avec le droit européen. Il y a, aujourd’hui, une vraie opposition avec le droit communautaire. Nous saurons défendre nos droits. »