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27 Déc 2015 | Observatoire
 

Valérie PécresseIl y a de bons ou de suspects combats. Tabac ou cannabis, c’est selon.

Il y a de bons ou mauvais protagonistes, aussi.

C’est ainsi que l’opprobe de la polémique bien pensante s’est abattue sur la nouvelle présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse (voir Lmdt du 14 décembre). À peine élue, elle est attaquée – avant tout – sur l’une de ses propositions concernant la prévention et l’addiction des lycéens : les tests salivaires pour détecter le cannabis.

Curieux que ce thème soit choisi prioritairement, entre autres, par les opposants à la nouvelle présidente. Encore plus curieux : ces critiques oublient d’autres aspects de la politique de prévention qu’elle se propose de développer, comme la nomination de « référents addictions dans les lycées » (voir Lmdt du 27 septembre).

Quoiqu’il en soit, en guise de signal de départ, Le Monde, daté du 24 décembre, tire à boulets rouges sur ces « tests salivaires » en convoquant « les milieux éducatifs et sanitaires ».

Précisions : l’idée de Valérie Pécresse consiste à voir le Conseil régional financer des tests salivaires (entre 10 et 12 euros l’unité) dans les 470 lycées d’Ile-de-France. Sachant que l’accord préalable du conseil d’administration de l’établissement est obligatoire et que les tests se feraient sur l’ensemble de la classe (et non des élèves choisis individuellement). C’est la médecine scolaire qui avertirait les élèves dépistés comme positifs et leurs parents, alors que les proviseurs n’auraient accès qu’à des statistiques.

Réactions qu’est allé chercher Le Monde :
. le cabinet de Najat Vallaud Belkacem, ministre de l’Éducation nationale : « rien dans la loi ne permet ce type de dépistage en dehors d’une procédure judiciaire » ;
. l’avocate Valerie Piau : « en droit, c’est aux officiers de police de les faire passer. Sans compter qu’ils (les tests) touchent à la liberté individuelle et à l’intégrité physique d’élèves, qui plus est mineurs … » ;
. un représentant de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) : « il y a peu de chances qu’un chef d’établissement y ait recours (…) cela ne s’inscrit en aucun cas dans les orientations générales de lutte contre les conduites addictives » ;
. Jean-Pierre Couteron (président de la fédération Addiction) se dit « sceptique », voire « inquiet ».

Le Parisien du 25 décembre en remet une couche avec les propos du proviseur du lycée Victor Hugo, dans le centre de la capitale : « une opération irréaliste, un épiphénomène d’une campagne électorale, une opération politicienne ».

Le paquet neutre – autre sujet de prévention auprès des jeunes, paraît-il – n’a jamais fait l’objet d’un tel tir d’artillerie.